Le blog d'Hélène Bodenez 

 

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26 juin 2012 2 26 /06 /juin /2012 09:55

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  Mauvais film. Prometheus de Ridley Scott décevra les amateurs de science-fiction, les fans de films d'action, en dépit d'images époustouflantes. Décevra surtout par l'incohérence de son scénario. On pourrait même ne pas en parler du tout si l'une des répliques au début du film n'accrochait par son baroque. L'hebdomadaire Le Point mentionne que, dans une "une vision laborieuse du voyage spatial", l'équipage n'est pas composé de héros mais de travailleurs. Ils "sont pilotes, mécanos ou scientifiques".

  C'est dans ce contexte de labeur que le capitaine du vaisseau spatial, Janek, sort sapin de Noël, boules multicolores et guirlandes. Étonnement amusé du spectateur à ce détail kitsch faisant irruption dans un univers aseptisé futuriste ! Il se trouve en effet que tout débute là-haut, très haut, le jour de Noël. L'on sourit de voir qu'on se souvient vaguement de la Nativité en 2093. À la peu sympathique Mrs Vikers qui s'étonne de pareille toquade à des années-lumière de la terre, Janek rétorque devant son sapin de Noël, comme une fin de non recevoir : "Sans jours fériés, il n'y a pas de temps".

  Même dans un mauvais film, il y a parfois matière à réflexion. La déception due au mauvais choix de film se mue soudain en satisfaction. N'est-il pas réjouissant de voir qu'une super production comme Prometheus, au détour d'une réplique de rien, puisse porter les idées qui flottent dans l'air du temps ? Les transmettre aussi ? Que nous dit cette réplique de film sinon l'importance des temps de repos et que cette importance est d'actualité ?

  Le mythe de Prométhée est entièrement là, révélant un homme se dégageant toujours plus de la tutelle des dieux, l'homme se voulant même rival de Dieu maître du temps. L'un des signes le plus visible aujourd'hui de ce défi prométhéen est la main basse sur le jour qui appartient à Dieu. Le jour férié par excellence est le dimanche. Si Janek dit vrai, alors allons jusqu'au bout du raisonnement : "Sans dimanche, il n'y a pas de temps !" H.B.

 

 

RTL.pngRetrouvez la chronique hebdomadaire sur RTL Que font-ils le dimanche ? (Ici celle d'Elie Chouraqui)

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25 juin 2012 1 25 /06 /juin /2012 20:50

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  Les lobbies sont puissants à faire avancer une cause. Tous les obstacles les empêchant d’arriver à leurs fins doivent être méthodiquement éliminés. Pour que le mariage gay puisse un jour advenir, mariage qui n’a pourtant de sens qu’entre un homme et une femme, il n’est qu’à détruire la notion d’homme et de femme. Et voilà le « genre » sur un piédestal, au centre même de « journées doctorales » dans les universités les plus prestigieuses [1]. Pour que deux gays puissent ensuite adopter un enfant, une deuxième étape s’impose, il n’est qu’à détruire la notion de père et de mère, ne parler que de parents, de manière indéterminée. Parent 1, Parent 2, trouve-t-on déjà sur les formulaires administratifs. Le tour est joué. Notre antique numéro de sécu a déjà du plomb dans l’aile avec son 1 ou son 2 signifiant que nous sommes nés homme ou femme. Le 3 a d'ailleurs fait son apparition  pour les personnes transgenres. Bonjour tristesse d'une idéologie qui se subsitue à la nature.

  Et si d’aventure, certains avaient des velléités, comme dans le Minnesota par exemple, de protéger le mariage en interdisant le mariage entre personnes de même sexe jusque dans la Constitution, avec la force d’un amendement, alors la puissance commerciale s’y mêle ! Ainsi apprend-on qu’outre-Atlantique General Mills, géant d’une firme de céréales, s’oppose publiquement à ce projet d’amendement visant à interdire constitutionnellement le mariage homosexuel. L’absence de neutralité sur la mesure étonne pour le moins.

 

Ironie de la situation

 

  Mais nous ne sommes plus à une stupéfaction près ! Comment ne pas observer que si General Mills, sixième groupe agroalimentaire mondial, se plie aux exigences de groupes de pression, petits mais puissants, il n’y va pas forcément de son intérêt. La redéfinition du mariage, encouragée par la firme, servira-t-elle vraiment la firme ? Ce n’est pas l’avis de John Helmberger, « Président du Minnesota pour le mariage » qui pousse l’amendement. Rappelant que le mariage est dans l’intérêt des enfants, qu’il octroie un environnement idéal pour l’enfant quand il est élevé par un père et une mère, Helmberger ne manque pas de relever l’ironie de la situation : voilà une entreprise qui vit par la commercialisation de céréales achetées à coups de milliards par des parents pour leurs enfants. Et que fait-elle, cette entreprise ? Elle déclare la guerre au mariage qui la fait vivre en demandant sa redéfinition qui peut la malmener. Insensé !

  General Mills France commercialise les marques Häagen-Dazs, Géant Vert et Old El Paso. H.B.

 

general-mills.pngPétition "Dump General Mills"

Après Starbucks qui avait annoncé que le mariage entre personnes de même sexe était une croyance de base de l'entreprise, General Mills se lance donc dans la bataille de promotion du mariage gay. Face à cela, les actions d'opposants se multiplient : ceux qui organisent campagnes de signatures, meetings devant les sièges des firmes, demandent qu'on ne laisse pas les entreprises américaines peser de tout leur poids. L'opposition qui grandit entend bien faire entendre que la promotion du mariage homosexuel est une proposition perdante.



[1] Sauf que, premièrement, la journée en question, à la Sorbonne le 23 juin, n'émane pas d'un professeur mais doit son organisation à l’initiative d'un doctorant. Où, deuxièmement, Philippe Richard, l'un des intervenants de cette première journée, dans une communication autour du travestissement dans Un crime de Bernanos, montre que travestissement, déguisement ne sont pas transidentité, que Bernanos comme toujours vise à stigmatiser le mensonge de la modernité. En réalité, conclut notre jeune doctorant sur ce drame de l'identité selon Bernanos, vouloir être autre c'est un poison, on ne devrait que vouloir être autrement.
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Published by Hélène BODENEZ - dans POLITIQUE
21 juin 2012 4 21 /06 /juin /2012 16:05

   À l'occasion du premier anniversaire du lancement de l'Alliance européenne pour le dimanche (20 juin 2011), l'European Sunday Alliance, voici une vidéo pour appeler à la raison du dimanche.

  Quand tous les puissants arguments en faveur du repos dominical sont minés par la modernité, en demeure-t-il malgré tout encore un, apte à s'inscrire dans les compétences de l'Union européenne ? Oui, sans doute, le plus faible de tous, celui de la santé... 

Ce clip vidéo n'émane pas de l'European Sunday Alliance, a été réalisé pour ce blog.
Il n'est en aucun cas militance religieuse.
Il a vocation à mettre en valeur les hautes fonctions sociales du dimanche.

 

 

Rejoignez l'European Sunday Alliance !

Il y a un an, le 20 juin 2011, associations, alliances nationales[1], collectifs, syndicats, comités sportifs, mouvements pour la famille, mouvements de femmes, décidaient de jouer la carte de la visibilité, et s’assemblaient pour gagner en force. Ainsi naissait l’Alliance Européenne pour le Dimanche des multiples attaques politiques et législatives en Europe contre le principe du repos dominical. Ce fut, dans tous les pays de l’Union européenne, le signal d’un puissant branle-bas de combat. Le travail le dimanche se propageant dangereusement en Europe appelait une riposte d’envergure.

 

Depuis cette journée de lancement à Bruxelles, l’Alliance a réuni son groupe de travail régulièrement, accueilli de nouveaux membres et de nouveaux associés, organisé une première action, la première journée européenne pour un dimanche sans travail, qui se déroulera désormais tous les premiers dimanches de mars. Chaque pays y est allé de son initiative, de l’ascension d’un sommet, d’une vidéo de sensibilisation, à la fermeture symbolique d’un magasin ouvrant illégalement le dimanche. Le tout a été soutenu par une communication cherchant à mieux relier entre eux les citoyens européens, rapprochant ainsi Allemands, Autrichiens, Français, Italiens, Slovaques, Belges, Espagnols, Hollandais, Suisses... La prochaine action est prévue le 7 octobre 2012, journée mondiale du travail décent. Le dimanche n’est-il pas le jour décent du repos hebdomadaire ?

 

Aimer le dimanche

 

L’Alliance veut réaffirmer les bienfaits sociaux que procure le dimanche les inscrivant tous dans les compétences de l’Europe. Outre la respiration de ce repos hebdomadaire multiséculaire, le dimanche est une sorte de récréation, un temps d’admiration, une journée qui fait grandir, qui doit échapper à la pression de la consommation. Le dimanche, jour privilégié du collectif, doit rester un temps pour tous, un temps de don et de gratuité qui favorise l’équilibre de la vie professionnelle et de la vie privée, qui respecte la famille, les femmes, qui permet les rencontres sportives.

 

Force est de constater que le dimanche est pour certains un jour paradoxal, qu’il a été pris en grippe par ceux qui s’ennuient et dépriment, par ceux qui mesurent tout à l’aune de l’argent, par ceux qui ne peuvent demeurer en repos dans leur chambre ainsi que le disait déjà le moraliste français Blaise Pascal. Il est vrai également que notre modernité a miné les premières raisons du dimanche, notamment ses sources chrétiennes de joie, les raisons religieuses. Mais s’il ne devait rester qu’un seul argument en faveur de ce jour à part, il faudrait convoquer encore une dernière raison, celle de la santé. Qui osera s’élever là contre ? Les études en cours sont limpides dans leurs conclusions. Travailler le dimanche nuit à la santé. C’est prouvé.

 

Les défenseurs du dimanche en Europe l’ont bien compris. Chercheront-ils les moyens efficaces de parvenir à l’initiative citoyenne européenne ? Pas si facile sans doute, et rien ne sert de courir… Le jour viendra où peut-être, l’Alliance, forte de ses soutiens et des déterminations à l’œuvre, emportera tout dans sa dynamique de vie et de respect de l’homme, de tout homme. Si initiative citoyenne européenne il devait y avoir, le million de signatures à collecter ne sera plus alors qu’une question de formalité. H.B.




[1] Dernière-née, l’Alliance pour le dimanche en Suisse.

 

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16 juin 2012 6 16 /06 /juin /2012 22:57

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  Ça monte ! ça grossit à vue d'oeil ! Alliances et collectifs fleurissent partout en Europe pour protéger le dimanche. Face à la puissance de la déréglementation du temps de travail qui méprise toujours plus les temps de repos fixes et collectifs, une union sacrée s’organise dans les pays européens autour du repos dominical.


  C’est ainsi qu’une alliance nouvelle en faveur du dimanche vient d’être lancée, en Suisse cette fois-ci, l’Alliance pour le dimanche. Les membres de cette alliance s’indignent du « contournement sournois » de l’interdiction du travail le dimanche. Un vrai ras-le-bol s’élève. Les différentes votations sur la question, toutes majoritairement favorables au respect du dimanche chômé, sont régulièrement niées. Le dimanche, demandent les membres, ne doit pas être « sacrifié pour des considérations économiques ». Ce regroupement de syndicats, de représentants des Églises, d’organisations féminines et de médecins du travail a rejoint, à son tour, l’European Sunday Alliance qui grossit de mois en mois.


Psychodrame, vraiment ?


  Pendant ce temps-là, en France - rien ne les arrête - les tenants d’une libéralisation à tous crins du dimanche continuent leur travail de sape et persistent dans leur mauvaise foi, y compris au détour d’autres sujets. Le journal des Échos n’a vraiment pas peur du ridicule en qualifiant la bataille du dimanche en 2009 de « psychodrame ». Autrement dit, pour Véronique Le Billon, il y aurait eu dramatisation, exagération ! Non, jamais au grand jamais, personne n’aurait voulu la généralisation du travail le dimanche ! Si le refrain est usé jusqu’à la corde, les faits sont néanmoins têtus : les constats d’ouvertures illégales sont là. Les astreintes à payer, énormes, également. L’enseigne d’électroménager Darty a été condamnée récemment à verser à un salarié 27 000 euros ! Voilà pour la pseudo « irrationalité » dont on avait habillé un peu vite les défenseurs du repos dominical et dont Les Échos voudrait remotiver l’argument : il est réputé caduc. La raisonnable justice a tranché dans le sens du raisonnable débat, débat exemplaire tenu par des députés, des syndicats, des associations dont les arguments brillaient par leur intelligence même, leur culture, leur sens de l’histoire. Il n'en était pas de même du côté des fascinés jusqu'à l'irrationnel de l'argent.


 Défendre le dimanche au moins pour la santé


  Une chose est sûre : tous les défenseurs du repos dominical (c’est ainsi qu’on nomme la protection d’un dimanche sans travail dans la loi française) s’accordent pour dire que les raisons de protéger le dimanche sont multiples, et en France, nous les avons depuis longtemps mises en avant. Parmi toutes ces raisons importantes, l’une demeure encore quand la plupart sont minées par notre modernité : la raison de santé. La toute nouvelle Alliance suisse le redit avec force grâce à une étude mise en ligne, s’ajoutant aux études téléchargeables en ligne sur le site de lESA, celle du Professor Dr. Friedhelm Nachreiner et celle de Madame Anna Wirtz. Cette nouvelle étude scientifique ne devra sans doute pas être la dernière. D’autres expertises, mettant en évidence les méfaits du travail le dimanche sur la santé comme l’augmentation du stress, des troubles du sommeil, des problèmes cardiaques, des cancers ou des accidents du travail, seraient les bienvenues pour donner au débat plus de poids encore. Appel donc est lancé…


  Toutes les alliances formées réaffirment au fond un principe d’importance, celui d’un dimanche pilier du modèle social et culturel de l’Europe. Y toucher, c’est remettre tout bonnement en cause un certain humanisme européen. Le conserver en l'encadrant, comme le souhaite notamment l’Alliance suisse pour le dimanche, c’est hisser haut un véritable humanisme protecteur. Si le dimanche n’existe plus, tout est permis ! H.B.

 

Oui au repos dominical ! Lp

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Déclaration de fondation de l’Alliance « Pour un dimanche sans travail » en Suisse

 

Les dimanches et jours fériés sans travail sont un bien précieux. Ces jours sont voués au repos, à la communauté, la liberté et la famille. Le dimanche doit rester réservé aux loisirs. Ce jour de repos hebdomadaire est un cadeau. Il procure le temps libre nécessaire à la réflexion et aux retrouvailles. Il profite aussi aux nombreuses personnes engagées dans les domaines culturel, religieux, sportif, social ou politique. Le dimanche non travaillé est un ancien acquis social qui fait partie de notre culture.

 

Les lois protègent le dimanche et les jours fériés sans travail

 

Le législateur en a tenu compte. L’art. 18 de la Loi sur le travail protège les dimanches – et donc la santé des travailleuses et travailleurs – et interdit en principe le travail du dimanche. Le travail dominical n’est autorisé que lorsque des raisons techniques ou économiques le rendent indispensable ou si un besoin urgent est établi.

 

Les exceptions mettent en péril le repos dominical

 

Les différents aspects de la vie de l’homme sont toujours plus souvent subordonnés à l’approche économique. Une large interprétation de la loi et un nombre toujours plus élevé de réglementations dérogatoires en faveur de branches comme le commerce de détail ou différentes entreprises menacent de saper l’interdiction générale de travailler le dimanche. Une nouvelle exception est souvent précédée d’une transgression de l’interdiction de travailler. À chaque étape de la libéralisation, les partisans du travail du dimanche avancent que l’exception ne s’applique qu’à un domaine limité et qu’elle est donc pratiquement insignifiante. Le rapport entre le travail et le repos réglé par la loi est donc toujours plus souvent remis en question.

 

Cela a des conséquences considérables : les temps de travail deviennent toujours plus flexibles, les travailleurs se sentent toujours plus souvent obligés d’adapter leurs temps de travail aux souhaits des employeurs, resp. aux carnets de commandes et aux besoins des clients. Ils doivent être disponibles 24h/24 et prêts à être mobilisés à tout moment dans les secteurs du commerce et du tourisme, dans les processus de production et dans les services. Le nombre d’employé-e-s travaillant le dimanche a augmenté de 12% entre 2003 et 2009 pour se situer à plus de 400’000 (source : ESPA).

 

Le dimanche ne doit pas être sacrifié aux intérêts économiques

 

L’évolution décrite ci-dessus réduit l’homme à sa force de travail et met en péril la cohésion sociale. L’affaiblissement du principe du repos dominical favorise une désintégration sociale progressive. Également sur le plan de l’économie nationale, on assiste toujours plus souvent à un déplacement du chiffre d’affaires plutôt qu’à son développement.

 

Encourager le dimanche sans travail

Les organisations, groupements et personnes signataires s’opposent donc à une nouvelle extension du travail du dimanche et encouragent le dimanche sans travail comme :

 Jour de repos et de détente – également un atout pour la protection de la santé

 Jour de la famille, de la rencontre et de la communauté

 Jour de la réflexion religieuse et spirituelle

 Jour de culte

 Jour de la liberté, de l’engagement et des nombreuses activités de loisirs, sportives, culturelles    ou en faveur du bien commun

 

L’Alliance pour un dimanche sans travail exige :

- Le repos du dimanche et des jours fériés doit rester protégé d’une manière générale par la loi.

- Les exceptions existantes doivent être constamment examinées de très près en fonction de leur nécessité. Il doit exister des dispositions dans la loi et les conventions collectives de travail pour les exceptions.

- Le travail du dimanche et pendant les jours fériés doit rester l’exception et doit être mieux rémunéré que la durée normale du travail. L’employeur doit verser un supplément pour le travail du dimanche, qu’il soit régulier ou irrégulier.

- Le contrôle et la préservation du dimanche et des jours fériés comme jours de repos doivent être garantis. Toute infraction doit être systématiquement punie par les autorités compétentes.

 

Les membres de l’Alliance s’engagent pour une protection du dimanche et des jours fériés sans travail et contre l’extension du travail du dimanche et des jours fériés.

 

26.04.2012/L’assemblée constitutive (présents : PCS Suisse, Femmes Protestantes en Suisse, Église Évangélique Méthodiste, PEV Suisse, syndicat Unia, Les Verts suisses, Conférence des évêques suisses/Justitia & Pax, Société Suisse de Médecine du Travail, Fédération des Églises protestantes de Suisse, Union syndicale suisse, Ligue suisse de femmes catholiques, Schweizerischer Verein Sonntagsfeier, PS Suisse, Syna, syndicom, Travail.Suisse).

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13 juin 2012 3 13 /06 /juin /2012 09:34

observatoire-inegalites.pngtravail-dimanche-caisses.pngtempsmodernes.png

  L’Observatoire des inégalités vient de mettre en ligne une étude des conditions de travail en France. En exergue, les nuisances sonores, avec des pourcentages éclairants : 39 % des ouvriers déclarent subir des nuisances sonores sur leur lieu de travail contre 6,5 % des cadres supérieurs. Trois millions de salariés ont leur rythme de travail dicté par une machine.

Horaires atypiques

  Mais plus intéressantes encore les statistiques concernant les variations des horaires de travail où l’on apprend que si les cadres travaillent davantage le soir - la moitié sont dans ce cas -  les ouvriers sont plus nombreux à travailler la nuit et surtout en horaires alternés.

Travail le dimanche

  Près de la moitié des salariés (48 %) travaillent le samedi et 28 % le dimanche, au moins occasionnellement. Principalement des employés, que l’on trouve dans les secteurs du commerce, des services, de la santé. Ils sont 53 % à travailler le samedi, 32 % le dimanche.

 

Oui au repos dominical ! Lp

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10 juin 2012 7 10 /06 /juin /2012 15:45

messe-miraculeuse-de-saint-martin.png

Visages du dimanche

  Selon l'Agenda 2012-Louis Vuitton qui répertorie les jours fériés, les fêtes religieuses et fêtes nationales du monde, quatre pays chôment pour la Fête-Dieu qui tombe normalement en semaine un jeudi, soixante jours après Pâques : l'Allemagne, l'Espagne, la Suisse, le Brésil. En France, la Fête-Dieu n'est plus chômée mais est fêtée le dimanche qui suit, en 2012, ce 10 juin. Une semaine avant la fête du Sacré-Coeur.

 

« Travaillez non pas en vue de la nourriture qui périt, mais en vue de celle qui demeure pour la vie éternelle » (Jn 6, 27)

 

C’est pour cela que le Seigneur dit : “travaillez”, c’est-à-dire, recherchez en travaillant – autrement dit, méritez par vos travaux – non pas “la nourriture qui périt”, celle qui est corporelle – “les aliments sont pour le ventre et le ventre pour les aliments, et Dieu abolira l’un comme les autres (1Co 6, 13), parce qu’on ne fera pas toujours usage des aliments, mais “travaillez” en vue de cette nourriture, celle de l’esprit qui demeure pour la vie éternelle”. Cette nourriture est Dieu lui-même en tant qu’il est la vérité à contempler et la bonté à aimer qui nourrissent l’esprit – Mangez mon pain (Pr 9,5). “Elle l’a nourri d’un pain de vie et d’intelligence” (Si 15, 3). Cette nourriture est aussi l’obéissance aux commandements divins - “Ma nourriture est de faire la volonté de celui qui m’a envoyé” (Jn 4, 34) ; et encore le Christ lui-même – “C’est moi qui suis le Pain de vie”. (Jn 6, 48) “Ma chair est vraiment une nourriture  et mon sang vraiment une boisson” (Jn 6, 56), cela en tant que sa chair est conjointe au Verbe de Dieu qui est la nourriture dont vivent les anges. Plus haut, à propos de la boisson corporelle et de la boisson spirituelle, il avait mis en lumière une différence semblable à celle qu’il établit ici entre la nourriture corporelle et la nourriture spirituelle : “Quiconque boit de cette eau aura encore soif, mais celui qui boit de l’eau que moi je lui donnerai n’aura jamais soif” (Jn 4, 13). La réalité en est que les réalités corporelles sont corruptibles, tandis que les réalités spirituelles, et Dieu plus que tout, demeurent éternellement.

Saint Thomas d’Aquin, Commentaire sur l’évangile de saint Jean, n°895.

Photo : Messe miraculeuse de saint Martin, Simone Martini, (XVe s.),

Basilique de San Francesco, Assise.


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9 juin 2012 6 09 /06 /juin /2012 00:17

rencontre des famillesstadesansiro-copie-1.png

   On en a si peu parlé ! Et pourtant, elle fut grandiose cette rencontre du pape avec les jeunes au stade San Siro, en particulier avec les jeunes confirmands ou tout juste confirmés. Bondé de ses quatre-vingt mille participants, ce haut lieu du sport a vu se jouer sur sa pelouse un spectacle inhabituel ponctué de la lecture de la Parole de Dieu, d’enseignements, de témoignages, de prières. Ainsi en a-t-il été du « Spectacle de l’Esprit ». Pas de match de football, pas même une allusion en métaphore. Mais pendant l’heure et demie dévolue à la fête, les jeunes ont bâti une animation inspirée de scènes de l’Évangile. Sur le terrain, avec des capes ou des parapluies multicolores, de longues bandes de tissu bariolé, des ballons, une jeunesse enthousiaste a dessiné de ses silhouettes fluides et mobiles le logo du rassemblement des familles, la Croix (curseur à 23’30), la barque de Pierre forte de sa voile gonflée au vent de l’Esprit, la pure colombe, mouvante (curseur à 1h 07) ainsi que le grazie, le merci final, sur l’hymne à la joie de Beethoven, signal du lâcher de ballons jaunes et blancs aux couleurs du Vatican, (curseur à 1h18' 53).


Avance au large avec la barque de Pierre


  Le dessin vivant le plus réussi fut sans conteste celui du filet jeté dans lequel les poissons sont pris (curseur à 42’10). Allusion à la parole lue aux jeunes par Mgr Scola, le « Jette ton filet ! » de Jésus à Pierre. Ce tableau saisissant ouvrit ensuite l’enseignement de Benoît XVI et sa catéchèse concernant les sept dons du Saint-Esprit. Le Saint-Père a rappelé à cette occasion l’importance de la messe du dimanche (curseur à 53’35), la première des quatre fois où le pape parlera de la centralité du dimanche :

 

Chers jeunes garçons et filles, toute la vie chrétienne est un chemin, c’est comme parcourir un sentier qui grimpe sur un mont — ce n’est donc pas toujours facile, mais escalader une montagne est une très belle chose — en compagnie de Jésus; avec ces dons précieux, votre amitié avec Lui deviendra encore plus vraie et plus intime. Elle se nourrit continuellement du sacrement de l’Eucharistie, dans lequel nous recevons son Corps et son Sang. À cette fin, je vous invite à participer toujours avec joie et fidélité à la messe dominicale, quand toute la communauté se réunit pour prier, écouter la Parole de Dieu et prendre part au sacrifice eucharistique.

Spectacle vivant, priant, juste, heureux. Le pape au milieu des jeunes qui l’aiment, c’était comme une plongée dans un bain purificateur de joie bienvenue au milieu de la tempête. Ils ont chanté cette joie de tout leur cœur, eux l'avenir du monde. Et le monde ne l’a pas entendue. H.B.

  

 

À l’audience générale du 6 juin, le pape est revenu sur son voyage à Milan, ville du plus grand archidiocèse d’Italie. Le Saint-Père a commenté les manifestations de cette "éloquente épiphanie de la famille" vécue à l’occasion du VIIe rassemblement mondial de la famille. Voici ce que Benoît XVI a retenu du moment festif avec les jeunes. (Ici, curseur à 18'07).


« Un moment chargé de plein d'enthousiasme a été ensuite le rendez-vous au stade "Meazza", où j'ai expérimenté l’accolade  d'une multitude joyeuse d’adolescents qui ont reçu cette année ou doivent recevoir le sacrement de la Confirmation. La préparation soignée de la manifestation, avec des textes et des prières, ainsi qu’avec des chorégraphies, a rendu encore plus stimulante cette rencontre. Aux enfants de Milan, j'ai adressé l’appel à dire un « oui » libre, conscient  à l'Évangile de Jésus, accueillant les dons de l'Esprit-Saint qui permettent de se former en tant que chrétiens, de vivre l'Évangile et d'être membres actifs de la communauté. Je les ai encouragés à être engagés, en particulier dans l'étude et le service généreux envers le prochain. (Trad. Fabio Esposito en direct pour KTO)

 

osservatoreromano.pngMILAN ET LA JOIE CHRÉTIENNE C’est sans doute comme l’un des voyages les plus importants du pontificat que restera  le séjour à Milan de Benoît XVI, qui a uni la visite au grand diocèse des saints Ambroise et Charles à la participation, tellement personnelle et vraiment extraordinaire, à la rencontre mondiale des familles. Il aurait pu en résulter une superposition artificielle, mais ce ne fut pourtant pas le cas. Grâce à une préparation longue et attentive, à la présence incisive de l’archevêque et à la sagesse d’un Pape qui sait toujours mieux s’adresser à de très nombreuses personnes, pas seulement catholiques. Lire la suite


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8 juin 2012 5 08 /06 /juin /2012 10:58

20mn.pngpatronincognito.pngCFTC

 

  Joseph Thouvenel  a réagi à la nouvelle émission diffusée sur M6, "Patron incognito". Le principe de l'émission est simple : un patron décide de partager la vie de travail de ses salariés en bas de l'échelle en se déguisant, mais sans que les salariés ne le reconnaissent. Tout cela sous l'oeil de caméras.

  Joseph Thouvenel admet un angle positif à l’affaire, soit qu'un patron veuille voir quelle est la réalité du travail de ses salariés, réalité difficile à cerner et qu'on  lui cache souvent. Fort du premier visionnage d'extraits de l'émission, le vice-Président de la CFTC poursuit : « Dans les grandes entreprises s’est développée une forme de mercenariat. Des gens parviennent à des postes de dirigeant, nommés par les actionnaires, puis partent ailleurs. Ils ne connaissent absolument pas le travail des salariés.»     

  Sauf que pour Joseph Thouvenel, rapporte le quotidien gratuit 20minutes, la présence des caméras fausse les rapports :

 

"Mais surtout, en avançant masqués, les participants à l’émission manquent de loyauté vis-à-vis de leurs collaborateurs : « Cela me rappelle Louis XI, surnommé “le Sournois”, qui se déguisait en bourgeois pour écouter les gens aux carrefours.» Il ajoute : « Est-ce qu’un chef d’entreprise accepterait d’embaucher quelqu’un qui ment sur son CV, et s’exclamerait après : « C’est faux, je voulais juste voir comment vous alliez réagir ? » Déloyal alors ? Jean-Claude Puerto balaie ces accusations : « On peut trouver de mauvaises intentions partout. Si vous voulez vraiment piéger vos collaborateurs, vous avez autant d’officines que vous vous voulez, comme les clients mystères… ». Le syndicaliste et le patron s’accordent toutefois pour constater que la télévision reflète mal la vie de l’entreprise. « Le monde du travail réclame du temps pour en saisir la complexité, note le responsable syndical. Les médias n’en montrent souvent que l’aspect conflictuel."

 

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Published by Hélène BODENEZ - dans SENS DU TRAVAIL
7 juin 2012 4 07 /06 /juin /2012 23:39

elections-legislatives.pngpoisson.png

  Éléonore Veillas interrogeait pour Radio Notre-Dame, ce mercredi 6 juin, Jean-Frédéric Poisson, candidat  à la 10e circonscription des Yvelines. À quarante-neuf ans, avec vingt ans d’engagement en politique, ce membre brillant du PCD investi par l’UMP présentait les motivations de sa candidature sur la radio chrétienne. Sont naturellement citées en premier lieu, la protection de la famille et la protection de la vie. Le remplaçant de Christine Boutin à l’Assemblée, au moment où celle-ci était ministre du logement, promet de s’opposer également à tout ce qui se profile d’inquiétant dans le programme du nouveau président de la république, comme le mariage des couples homosexuels avec la possibilité d’adopter. Promesse en outre de défense du rayonnement de la France, de la ruralité. Un programme ambitieux donc. Des convictions, des valeurs et des principes mais également des projets concrets, des améliorations de la vie quotidienne des habitants.


  Jean-Frédéric Poisson ne se dérobe pas aux questions plus personnelles, et admet que son engagement politique a un lien avec sa foi. Il essaie de prendre des décisions à la lumière de ce qu’il croit. C’est majeur, souligne-t-il, dans son engagement dans la cité. À la faveur des questions sans concessions posées par la journaliste, il reconnaît pâtir encore d’avoir voté la loi du travail dominical. Mais aucun mea culpa pour autant. Et c'est bien dommage ! Au contraire. Affirmation qu’il fallait voter ce qui a été voté.


Défendre le dimanche, c’est défendre la famille


  Une déclaration pour le moins étonnante à l’heure où le pape rappelle à Milan par quatre fois, dont deux dans la même soirée, que le dimanche protège la famille, que l’observer c’est trouver « une oasis où s’arrêter », que c’est « le jour de l’homme et de ses valeurs  (convivialité, amitié, solidarité, culture, contact avec la nature, jeu, sport), que c’est le jour de la famille, au cours duquel nous devons vivre ensemble le sens de la fête, de la rencontre, du partage… », « Un jour où tout doit être libre, cette liberté, de l’un pour l’autre, pour soi-même. »

 

  Après des paroles comme celles-là qui ont enthousiasmé près d’un million de personnes sur l’aéroport de Bresso, qu’on nous permette de rester quelque peu sceptique quand Jean-Frédéric Poisson persiste et signe, minimise l’impact de la loi d'août 2009 et prétend défendre la famille dans son programme tout en ayant soldé le dimanche, jour de la famille précisément, et en ne reconnaissant pas davantage qu’il aurait fallu fronder davantage, ne pas capituler au bout d’un mois. "Conforme à la justice, au bien commun" ? Pas si sûr... Nul doute que la solidarité présidentielle ait joué, que cette dernière ait trop compté pour cette question-là. La défense de Jean-Frédéric Poisson, on le constatera ci-dessous reste quelque peu faible :

 

« Vous savez c’est assez simple à résumer cette affaire du travail dominical. J’avais deux possibilités : la première c’était d’entrer dans la négociation avec la certitude qu’en ayant fait évoluer le texte dans le sens qu’on voulait, on pourrait l’adopter, c’est-à-dire de réussir de l’intérieur à le vider de sa substance. Et c’est ce que nous avons fait. La deuxième, c’était de rester à l’extérieur du mouvement, de regarder le texte passer en l’état et de garder les mains propres entre guillemets mais avec la bonne conscience de celui qui s’est opposé quand il fallait s’opposer, c'est-à-dire au moment du vote final mais qui aurait laissé passer un texte plein de mauvaises choses. J’ai choisi la première option, et je pense que c’était celle qui était conforme à la justice et au bien commun. C’est tellement facile de rester au dehors des choses et de regarder les trains passer et de dire, celui-là me plaît, celui-là ne me plaît pas. Ce n’est pas ma conception de la politique ; l’engagement ça consiste aussi à éviter autant que possible toutes les mauvaises choses qui se préparent  au risque parfois d’adopter un texte qui n’est pas parfait, personne ne l’a jamais dit, en tout cas pas moi, mais d’après les statistiques un texte qui a impacté la vie de 0,2% des salariés de ce pays. Vous voyez qu’à la fin du compte, on ne s’est pas trompé d’option ! »

 

Les échéances de dimanche sont capitales. Jean-Frédéric Poisson fera partie de ceux qu’il faut soutenir coûte que coûte et élire, en dépit de la mauvaise loi votée. La vérité exigeait cependant qu’on n’éteigne pas non plus la discussion sur le dimanche, sur un sujet qui concerne bien plus de personnes en France que les 0,2% de salariés cités ! Un réservoir de voix qu’il ne s’agit pas de snober !

 

H.B.

 

Pour mémoire

Les Mardis des Bernardins du 6 janvier 2009.

 

 


 

 

 


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Published by Hélène BODENEZ - dans OUI AU REPOS DOMINICAL !
5 juin 2012 2 05 /06 /juin /2012 17:16

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Jean-Marc Ayrault, était l’invité de Radio Fidélité, radio associative chrétienne, ce lundi 4 juin à Nantes. Le premier ministre répond aux questions d’Antony Torzec, rédacteur en chef de la radio.


Antony Torzec : François Hollande a dans sa proposition 21 promis qu’on puisse « terminer sa vie dans la dignité ». Voulez-vous aller plus loin que la loi Léonetti et proposer une aide directe et active pour forcer la mort ?


Jean-Marc Ayrault : François Hollande n'a jamais employé le mot euthanasie. S'il ne l'a pas employé, c'est à dessein : c'est un sujet extrêmement grave et je comprends que les évêques et les catholiques expriment des interrogations, des réserves. Ils en ont parfaitement le droit.

   Je me souviens très bien comment était rédigée cette phrase. J'étais là lorsque l’on a rédigé le texte. C'est la formule qui a été retenue : « Terminer sa vie dans la dignité ». Effectivement, il y a des situations où des personnes se trouvent dans une grande détresse physique et morale. Il y a déjà eu des pas de faits qui sont très importants, qui sont dans la loi Léonetti, qui ont été d'ailleurs votés de façon consensuelle. Sur ces sujets, il n'y a pas de consignes de vote. En tous cas, quand je présidais le groupe socialiste à l'Assemblée nationale, je n'ai jamais demandé à tel ou tel député de voter automatiquement comme on le fait d'habitude, par solidarité. Là, c'est une question de conscience.

  Mais en même temps, ce que nous voulons faire, c'est perfectionner la loi Léonetti. On connaît tous, les uns et les autres, vous dans vos entourages, dans vos familles, vos relations, des situations dramatiques qui n'ont pas été complètement traitées par la loi Leonetti. J'ajouterai pour vos auditeurs que, trop souvent, dans les établissements hospitaliers, il n'y a pas toujours l'information nécessaire aux familles. Il faut le faire davantage. Les soins palliatifs existent mais ne sont pas développés partout dans les mêmes conditions. Il y a toute une série de progrès à faire qui doit respecter la dignité de la personne et, en tout état de cause, respecter sa libre détermination.

  Je ne sais pas s'il faudra une loi, pour l'instant ça fait partie des textes des projets de François Hollande dont vous avez parlé. Il y aura de toute façon, sur ce sujet comme sur d'autres, une concertation. Nous écouterons tous les points de vue, c'est bien le moins pour des sujets d'une telle gravité.

  Je n'emploie pas le mot euthanasie et François Hollande ne l'emploie pas non plus. Il n'y a pas très longtemps, j'étais en Suisse, pour un déplacement officiel, je n'étais pas encore premier ministre. J'ai vu une publicité pour l'euthanasie dans un journal. J'ai trouvé cela choquant. Ce n'est pas un acte banal. Ça relève d'une décision extrêmement grave. Je pense qu'il faut aborder ces questions avec humanité, mesure, réflexion. Il s'agit de la vie d'un être humain, de sa souffrance.

   Mais en même temps,  je crois que même si la loi Léonetti doit être complétée dans l'esprit du projet de François Hollande, les décisions ne pourront pas être prises comme ça, sur simple décision, il y aura un collège de médecins, de personnes, et l'engagement de la personne concernée qui sera sa totale liberté et sa totale détermination.

  La Suisse et la Belgique, c’est un peu pareil. On va avoir une concertation. On va s'inspirer de ce qui existe dans d'autres pays. Même s'il ne s'agit pas de faire l'unanimité sur des questions comme cela, on peut tout à fait comprendre qu’il y ait des divergences parfois profondes. J'en ai discuté beaucoup, avec beaucoup de personnes de sensibilités différentes. Mais ce qui est important, c'est de toujours avoir une démarche qui soit celle du respect et de la dignité, et celle du dialogue.

 

Antony Torzec : Un autre sujet risque de susciter une réaction dans la communauté catholique. C’est le mariage pour les couples homosexuels. Le calendrier est-il établi ?

 

Jean-Marc Ayrault : Il n’y a pas de calendrier, mais l’engagement est pris et sera tenu, c’est-à-dire, la possibilité de se marier pour des personnes de même sexe, et la possibilité d’adopter. Là, il y a débat, je le sais aussi, je respecte les points de vue mais c’est un engagement qui est pris, d’autres pays démocratiques l’ont déjà décidé. Comme pour chaque projet de loi, chaque grande décision, il y aura information et puis concertation.

  Et en même temps nous sommes dans un état de droit. Nous sommes dans une démocratie. Les électeurs se prononcent.  Et une fois qu’un président de la république est élu – il est élu au suffrage universel, donc par tous les Français – le moins, c’est que les engagements qu’il a pris soient tenus. Sinon, que veut dire "promesse électorale" ? Cela ne veut pas dire, qu’avant qu’une loi soit votée, soumise au parlement, il n’y ait pas de concertation. Ce sera vrai pour ce sujet comme tous les autres.

  Il faut accepter de prendre en compte les évolutions. Vous savez, je ne voudrais pas m’immiscer dans la vie de l’Institution qu’est l’Église catholique, mais sur ces sujets, par rapport à l’homosexualité, l’Église a beaucoup évolué si on reprend les positions ou les textes d’il y a longtemps, ou parfois récemment... c’est dire que si l’Église catholique a évolué c’est parce que la société a évolué, la demande  sociale a évolué.

  Je ne veux pas porter de jugement, c’est aux catholiques, membres de l’Église catholique de le faire, en toute indépendance. Moi, je respecte l’indépendance. Je suis, en tant que premier ministre, garant des lois de laïcité de la république. Vous savez qu’Aristide Briand qui est né à Nantes, un grand homme d’État, a été rapporteur de la loi de séparation des églises et de l’État, mais c’était un pacificateur. C’est ainsi que les lois sont devenues des lois de concorde nationale, de paix civile. Qu’est-ce que dit cette loi ? Elle dit que l’État, la France, garantit le libre exercices des cultes qui en même temps respecte la liberté de conscience, liberté de croire ou de ne pas croire, et que l’État, lui, doit rester neutre. Ce n’est pas au gouvernement de se mêler aux débats internes à une institution religieuse ou à tel ou tel mouvement philosophique. Il doit garder sa neutralité, représentant de l’intérêt général dans le cadre des valeurs et des lois de la république.

 

Antony Torzec : En ce qui concerne l’enseignement catholique, partie intégrante de l’éducation nationale, dans un courrier adressé au CNAL, François Hollande se dit prêt à abroger la loi Carle, pour les forfaits de scolarisation versés par la commune concernant les enfants qui résident hors de la commune. Toujours dans ce courrier, le futur président promet que les 60 000 postes créés seront à destination de l’enseignement public parce que, en gros, le privé n’en a pas besoin. Vous confirmez ces propos aujourd’hui ?

 

Jean-Marc Ayrault : Vincent Peillon, le ministre de l’éducation nationale, a récemment évoqué l’utilisation des 60 000 postes, indiquant que l’enseignement privé, en fonction des besoins, aurait aussi sa part. On ne va pas rallumer la guerre scolaire. Ce n’est pas l’état d’esprit ni du président de la République, ni le mien, ni du Gouvernement. Il faut partir des besoins réels. Ça vaut pour l’école publique et pour l’école privée. On sait bien qu’il y a eu une dégradation ces dernières années, presque 80 000 postes détruits en cinq ans. C’est considérable, 14 000 la dernière année. Je pense que la société a des devoirs vis-à-vis de la jeunesse. Sa première responsabilité, c’est de préparer l’avenir de la jeunesse, une façon de préparer l’avenir du pays !  

 

Antony Torzec : Quelle est la place des religions aujourd’hui dans notre société française ?

 

Jean-Marc Ayrault : Qu’elles puissent exercer librement leur vie, leur activité, et dans le respect des lois de la république. C’est ce qui se passe heureusement dans notre pays, et dans le respect de la liberté de conscience des autres citoyens. C’est le grand principe de la laïcité. Je pense que c’est une chance et tous les pays n’ont pas cette chance. Donc moi j’ai envie, et je le répète - c’est ce que j’ai pratiqué comme maire de Nantes, et donc comme premier ministre je continuerai à le faire - c’est qu’on vive dans la sérénité, dans la tranquillité, dans la dignité, où chacun trouve sa place. Ce n’est pas par l’anathème, par la division qu’on y arrivera. On a trop souffert de cela. Il faut qu’on se rassemble. Se rassembler, ça veut dire accepter la diversité d’opinions, de religions, de philosophies, tout en respectant ce que nous avons de plus fort en commun, les valeurs et les lois de la république ! Si on fait cela, je pense que la France sera plus forte !

 

Transcription : H.B.

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Published by Hélène BODENEZ - dans POLITIQUE

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Hélène Bodenez
"Travail le dimanche : la loi Macron, une loi carnaval"

 

 

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"Ouvertures dominicales : ce que va changer la loi Macron"
"Travailler le dimanche : une trahison de la gauche"

 

 

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Contact H.B.


Article 18 de la Déclaration des Droits de l'Homme

"Toute personne a droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion; ce droit implique la liberté de changer de religion ou de conviction ainsi que la liberté de manifester sa religion ou sa conviction, seule ou en commun, tant en public qu'en privé, par l'enseignement, les pratiques, le culte et l'accomplissement des rites."

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"La Voix est libre", émission du 8 novembre 2010 animée par Anne Gavini. "Comment redonner sa place au dimanche". Débat avec Monseigneur Lagleize, évêque de Valence. Hélène Bodenez, professeur à Saint-Louis de Gonzague-Franklin, Monseigneur Podvin, porte-parole de la Conférence des évêques de France. Par téléphone : Père Jacques Vignancour, curé de Saint Austremoine, à Issoires (Puy de Dome)

 


 

 

 

"Aujourd'hui l'Eglise", émission du 19 novembre 2008, animée par Elodie Chapelle. "Travail le dimanche : l'Eglise a son mot à dire" Débat  avec François Asselin et Hélène Bodenez.

 

 

 

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L'Association pour la Fondation de Service politique réunit des hommes et des femmes engagés dans la vie politique, économique et sociale. Elle est ouverte à tous ceux qui souhaitent participer à ses activités : colloques, conférences, universités, soirées-rencontres, campagnes de sensibilisation. De très nombreuses personnalités ont participé à ses travaux: chefs d'entreprise, cardinaux, universitaires, hommes politiques, journalistes.

14 juin 2011

The European Sunday Alliance is a network of national Sunday Alliances, trade unions, civil society organizations and religious communities committed to raise awareness of the unique value of synchronised free time for our European societies. Sunday and, more general, decent working hours, are the focus of our campaigns. In our Founding Statement, we draw attention to aspects of life/work-balance and social cohesion that depend on a vast majority of people to have their lawful free time at the same time.


Lancement de l'European Sunday Alliance, le 20 juin 2011 dont sont membres, entre autres, l'AFSP, la CFTC, le CAD.


 

CCF

Le centre culturel Franklin est inspiré par la tradition jésuite et permet de créer une synergie entre la formation intellectuelle, humaine et spirituelle dispensée aux élèves à Saint-Louis de Gonzague (Paris) et une certaine forme de formation continue destinée aux adultes de la communauté éducative. Ce que de manière traditionnelle, on appelait autrefois dans les collèges de la Compagnie : « école des parents », si non « école des adultes ». Le Centre culturel Franklin est ainsi un lieu de rencontres avec des personnalités uniques, un lieu de réflexion, un lieu d'échange et de débats.

Publications

 

51 Revue Rapport 03  Sexe-du-genre-Lp-55.jpg  Van-Thuan-revue-_-en-espagnol.png

 

- « Devoir des parents, bien de l'enfant », Francis Mouhot, Éduquer, est-ce encore possible ?, Les Idées, Revue Liberté politique, n° 60, (juin-juillet 2013), p. 157-158.

« Le Jésus de l’Histoire », À propos de Jean-Christian Petitfils, Jésus, Questions disputées, Revue Liberté politique, n°56, Privat (mars 2012), p. 195-201.

- « La bataille du dimanche continue », Revue Liberté politique, IIIe Rapport sur la doctrine sociale de l’Église dans le monde, n° 55  (décembre 2011), p. 115-119.

- « Lumière du pape », À propos de Lumière du monde, Questions disputées, Revue Liberté politique, n° 52, Privat (mars 2011), p. 155-161.

- « Le cas de l'année : la bataille du dimanche en France et en Europe  », Revue Liberté politique, IIe Rapport sur la doctrine sociale de l’Église dans le monde, n° 50 (septembre 2010), p. 75-84.

- « La Battaglia sulla domenica in Francia », Rapporti dal Mondo, Osservatorio internazionale cardinale Van Thuan sulla dottrina sociale della chiesa, Bollettino di Dottrina sociale della Chiesa , (Anno VI 2010, numero 3, luglio-settembr), p. 87.  

  - « Le dimanche, un droit historique », À propos de Daniel Perron, Histoire du repos dominical, Questions disputées, Revue Liberté politique, n°50, Privat (septembre 2010), p. 185-190.

 - « Une truculente défense du pape », À propos de Gaspard-Marie Janvier, Minutes pontificales sur le préservatif, Questions disputées, Revue Liberté politique, n. 49, Privat (juin 2010), p. 161-164.

- « Le dimanche, jour cardinal », Communication à la table ronde du 6 octobre 2009 "Vivement dimanche !" au Centre culturel de Franklin, Revue Liberté politique, n°. 47, Privat (décembre 2009), p. 23-31.

- « Voyage au cœur de la psychothérapie », À propos de Francis Mouhot, Le Moi et l’esprit, Questions disputées, Revue Liberté politique, n. 46, Privat (septembre 2009), p. 143-152.

- « Pourquoi le dimanche ? », Dossier "A Dieu, le dimanche ! Appel à la résistance des chrétiens", Revue Liberté politique, n°. 44, Privat (mars 2009), p. 107-116.

- « Benoît XVI le bâtisseur », À propos de George Weigel, Le Choix de la vérité, Questions disputées, Revue Liberté politique, n. 43, Privat (décembre 2008), p. 181-185.

- « Lâcher prise ou abandon spirituel », À propos de Robert Scholtus, Faut-il lâcher prise : splendeurs et misères de l’abandon spirituel, Questions disputées, Revue Liberté politique, n°. 42, Privat, (septembre 2008), p. 167-174.

- « Retrouver les chemins de l’être », Dossier Fides et Ratio 2008-1998, Revue Liberté politique, n°. 42, Privat (septembre 2008), p. 153-163.

- « Les métamorphoses de Jésus ou la tentation de l’expérience directe », À propos de Frédéric Lenoir, Le Christ philosophe, Questions disputées, Revue Liberté politique, n°. 41, Privat( juin 2008), p. 235-244.

- « Et le blog devint fléau », Éducation : questions qui fâchent, Revue Liberté politique, n°. 40, Privat (mars 2008), p. 147-157.

- « Conversion ou initiation : le presque de la foi », À propos de Jean-Claude Guillebaud, Comment je suis redevenu chrétien, Questions disputées, Revue Liberté politique, n°. 38, Privat (septembre 2007), p. 125-131.

- « Relire La Pensée captive », À propos de Cesław Miłosz, Questions disputées, Revue Liberté politique, n°. 32, Privat, (janvier-février 2006) p.129-141.

À lire absolument !

danielperron.png

Daniel Perron, Histoire du repos dominical (L'Harmattan, 2010).

 

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Gaspard-Marie Janvier, Le Dernier dimanche (Mille-et-une-nuits, 2009, Prix Mottard 2009). 

 

Froger2

Jean-François Froger, Le Maître du Shabbat (Editions Grégoriennes, 2009)

 

Gourrier2.png

Patrick Gourrier, Le dimanche, c'est sacré ! (Letheillieux, 2009)

 

fauquier.png

Michel Fauquier, Lettre ouverte du dernier des Français au premier des Français, (Tempora, 2009)

 

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Carte trvail dominical 
Dimanche

Fonctions sociales d'un jour à part

Noyau d'un ordre social historique

Vidéos créées pour ce blog.

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Dimanche

 

 

 

À Dieu, le dimanche !

H. Bodenez

 

A Dieu le dimanche !

Mis en danger par la proposition de loi Mallié, le dimanche est moribond en France. Ce livre voudrait lancer un appel à la résistance des chrétiens. L'argument religieux n'étant pas le plus développé dans un débat essentiellement politique et social, Hélène Bodenez voudrait que ne soit pas minimisé le regard de foi de la vision théologique et de la vision mystique. Admettons-le : le dimanche s'est vidé depuis longtemps de son sens originel. Pourtant, si le culte du dimanche suppose bien la foi intérieure des chrétiens, il n'en est pas moins un rituel extérieur et collectif. En en retrouvant la voie, les chrétiens pourraient participer à la mission de la France dans l'Église.   Acheter à La Procure

Logo-Adverbum-2-copie-1.pngLogo-EG.png  

 

Joseph Thouvenel a lu  À Dieu, le dimanche ! Ed. grégoriennes) Chronique Economie et société sur Radio Notre-Dame, 12 décembre 2010.

 

 

Faut-il faciliter le travail le dimanche ?

 

KTO

    

Pourquoi le dimanche est-il un jour chômé ?

 

 

 

L'écho des dimanches

Duo Zucchero - Fiori, paroles françaises de J.-J. Goldman, (Chocabeck, 2010).

"Dans mon village, j'ai vu le temps se poser..."