Pas de répit pour l'embryon "cet être humain potentiel" dont on cherche à nier la réalité au nom d'absence de "projet parental". Après les débats houleux de la veille conduits à des heures indues, d'autres débats houleux à l'Assemblée dès 9h30 ce matin. Les députés de l'opposition d'hier sont présents aujourd'hui et, même peu nombreux, entendent défendre leurs positions pied à pied.

Que ce soit le ministre Fioraso, que ce soit le rapporteur Orliac, les deux femmes persisteront encore comme la veille dans leur absence de dialogue et dans leur volonté d'accélération, se taisant le plus possible. Si dans l'après-midi on a vu certains échanges légèrement plus ouverts, aucun amendement ne sera pourtant accepté. Pas même le sous-amendement de Marc Le Fur, député des Côtes d'Armor, qui en fin stratège du règlement a conduit en fin de matinée un moment unique.

Le coup du sous-amendement 306

Alors que le ministre Fioraso assurait qu'aucun lobby, qu'aucun laboratoire privé n'était derrière cette proposition de loi, voici Le Fur se dressant et prenant le ministre au mot. Le député demande immédiatement un sous-amendement pour graver un tel scoop dans le marbre. Cafouillement au haut du perchoir. On hésite, on refuse d'abord puis finalement le sous-amendement est écrit, défendu mais pour être évidemment rejeté et sans que le ministre Fioraso et le rapporteur Orliac ne s'expliquent. Si le ministre avait dit vrai, le sous-amendemnt 306 de Le Fur aurait été bien entendu voté. La démonstration fut là époustouflante et dévoila simultanément contradictions du ministre et mauvaise foi d'une majorité qui passe en force avec cette proposition de loi à l'article "unique et inique", proposition de loi portée par un député qui épargne d'avoir à se soumettre au CCNE, au Conseil d'État, proposition destinée à satisfaire les Radicaux : logique de IVe République remarqueront les députés de l'opposition. "Câlinothérapie" persiflera Philippe Gosselin dont le grave de la situation ne le prive jamais d'un bon mot.

Nous voici donc ce soir au terme de discussions qui ont relevé davantage du dialogue de sourds qu'autre chose. L'animal sera dorénavant parfois mieux protégé que ce "matériau" humain qui désigne le tout début de la vie humaine, même si l'on nous promet - horreur ! - sa "traçabilité" ! Accroc énorme au "pacte républicain dont le respect de tout être humain fait partie" ! Laissons pour finir Jean-Frédéric Poisson montrer en philosophe où le bâts blesse quand on s'empare de l'embryon sous prétexte qu'il n'est plus l'objet d'un projet parental : "Le projet parental est un subjectivisme. La reconnaissance d'un être humain ne peut être le fait d'un tiers" ! Discernement aigu que celui du député des Yvelines.

Après la négation de l'union de l'homme et de la femme, la négation du fruit

Les députés se prononceront sur l'article unique de cette proposition de loi lors d'un seul vote le 16 juillet à 15 heures après les questions au gouvernement et les explications vote. Après avoir nié le mariage, l'union de la seule différenciation sexuelle, de l'homme et de la femme, voici qu'est nié le fruit de cette union. H.B.

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Illustration : bancs vides des socialistes,11 juillet. Marc Le Fur débout pour un rappel au règlement.

Communiqué de presse de La Fondation Jérôme Lejeune : les questions sans réponses de l'opposition.

Lien vers les photos de la scénographie organisée aux Invalides par le collectif Un de Nous "Embryons disséqués, Humanité défigurée", "Non à la vivisection des embryons".

10 juillet 2013. Ce jeudi, l’Assemblée nationale va rouvrir un dossier ultra-sensible : elle pourrait autoriser la recherche sur l’embryon. Le débat fait rage depuis plus de dix ans. La nouvelle proposition de loi divise les scientifiques et les élus. Votée par le Sénat, c’est maintenant au tour des députés de se pencher dessus. France info recevait pour éclairer le débat Jean-Marie Le Méné, Président de la Fondation Jérôme Lejeune et André Clayes, député socialiste de la Vienne. 

Il y eut d’abord ce psychodrame opposant François Fillon à Jean-François Copé. Devant une France abasourdie, les deux candidats à la présidence de l’UMP se déchirèrent contestant chacun les résultats des urnes et mettant en avant les fraudes du camp adverse. Si l’équipe de l’un, osons le dire, valait dans la mauvaise foi l’équipe de l’autre, le spectacle s’étala pitoyable. Premiers doutes.

Il y eut ensuite la crise toujours virulente de la loi Taubira « ouvrant le mariage aux personnes de même sexe ». Non seulement les chiffres des trois manifestations nationales avancés par le collectif de La Manif Pour Tous furent revus à une « hénaurme » baisse, mais les clichés flous pris par hélicoptère le 24 mars furent truqués, aussi allègrement que grossièrement « photoshopés ». Les doutes s’installent.

Nous ne reviendrons pas, à ce propos, sur le déni de démocratie que fut le vote de cette loi-« changement de civilisation » malgré une mobilisation continue de six mois. Rappelons simplement qu’après une Assemblée nationale niant systématiquement le dialogue avec l’opposition, le Sénat a adopté la simple loi ordinaire à main levée et sans majorité ce qui aurait dû être soumis à référendum. Incompréhension.

Soupçons de fraudes dévastateurs pour la démocratie

Il y a enfin cette primaire UMP. À hauts risques, titrent plusieurs journaux. Primaire numérique d’un grand parti politique se cherchant un candidat à la Mairie de Paris, tour de vote pour faire advenir l’alternance à Paris, cela promettait d’être efficace, moderne. Las ! Le jeune Bournazel monte le premier au créneau, ne s’en laisse pas conter. Pour ce candidat aux dents longues à couteaux tirés avec NKM, la primaire dite "ouverte" est faite sur mesure pour l’ex-ministre en charge du développement du numérique. Les autres candidats à la Mairie de Paris, Legaret et Margain ne tardent pas, quant à eux, à lui emboîter le pas. Pagaille ! Commandement de silence ! À l’heure où cette note est écrite, Twitter relaie que NKM envisagerait de se présenter envers et contre tout à la Mairie de Paris, même si la Primaire la donnait perdante. Foin donc des règles ! Au secours la géométrie variable des girouettes ! Pas besoin d’être grand clerc pour suspecter la régularité du scrutin en cours. Comme d'autres ? Indignation.

À la lumière de tous ces événements, mes doutes parfaitement assis me dirigent désormais vers une autre question celle des résultats aux élections présidentielles. Et si… ? Non, cela n’est pas possible ! Mais pourquoi non ? La réputation de l’Intérieur qui collecte les votes et publie les résultats n’est-elle pas en ce moment des plus entamée dans mon esprit ? Jamais la citoyenne que je suis n’avait effleuré l’idée que les résultats d'urnes dépouillées au soir d’élections – qu’ils le fussent par l’Intérieur ou par un parti - pussent être manipulés et faussés. Comment, en effet, faire confiance à un ministère sur le décompte de millions de bulletins de votes quand il est si grossier dans le comptage sérieux d’une manifestation ?

Surgit alors impétueuse, tenace, pas si déraisonnable que cela, la question incroyable, inenvisageable il y a encore trois mois : François Hollande a-t-il vraiment battu Nicolas Sarkozy le 6 mai 2012 ? L’hypothèse n’est peut-être pas si saugrenue. N'est-elle pas la trame de fond de la série à succès de Canal+ Scandal… Vous avez dit fiction ? H.B.

Le mur des cons ? "Peut-être un clin d'œil humoristique de la part de ceux qui l'ont réalisé" ! Voilà ce qu'a dit Claude Bartolone ce matin à Jean-Michel Apathie. Le journaliste d'RTL, un peu apathique, n'aura donc retenu que ceci : "le mur de cons, une faute" ! Pourtant sur ce mur, figure le nom du père d'Anne-Lorraine Schmitt jeune fille poignardée à mort par un violeur récidiviste dans une rame de RER. Quelle est la "connerie" de ce monsieur ? D'avoir surmonté son immense chagrin pour s'investir dans un combat afin que que plus jamais aucune jeune fille ne se vide de son sang un dimanche matin, seule dans une rame de RER. Humoristique, ce mur ?

On notera parallèlement la volte-face de Christiane Taubira qui interrogée sur cette affaire avait répondu dans un premier temps lors des questions aux gouvernement "qu'elle la trouvait "malheureuse". "Il est inadmissible que des personnes soient mises en cause individuellement". De simples regrets, bien faibles, n'apportant seulement pour toute solution à ces personnes outragées que la possibilité de "saisir la justice sans entrave." Devant le tollé médiatique, revirement et durcissement soudain du propos. Ce n'est en effet que dans un deuxième temps que le Garde des Sceaux a exprimé "sa vive émotion" et "sa consternation". H.B.

Lire également 

sur le blog Secret défense, la note de Dominique Merchet ; Philippe Schmitt est-il un con ?

sur le site du Figaro, l'interview de Philippe Schmitt : "Je suis profondément révolté par le mur des cons"