Le blog d'Hélène Bodenez 

 

IMGP9201 2Raison garder


30 août 2012 4 30 /08 /août /2012 15:38

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  Ce n’est pas l’engouement escompté. Et pour cause, seules dix initiatives citoyennes européennes (ICE) sont, à ce jour, enregistrées pour collecte de signatures. Beaucoup de contraintes, de moyens et d’unité entre les partenaires d’une même cause sont en effet nécessaires pour se lancer. Les réseaux sociaux de leur côté attendent avec impatience que tout commence avec la promesse des flux fabuleux que ces initiatives dessinent. À y voir de près, de grandes différences se font déjà jour, tant dans le professionnalisme des sites internet plus ou moins riches, du nombre de pays mobilisés, des sources de financement. Certaines organisations sont même parties sans site internet opérationnel (comme par exemple, au 30 août, Suspension of the EU Climate & Energy Package).


 Certes, la communication exceptionnelle de l’Union européenne que constituent ces ICE est officiellement encouragée par la Commission européenne qui fait un effort non négligeable pour mettre à disposition « à titre exceptionnel » ses serveurs dans « la phase de démarrage » en direction des « organisateurs éprouvant des difficultés à trouver un hébergeur ». La Commission promet « de les assister tout au long de leur préparation à la procédure de certification de leur système de collecte en ligne par les autorités nationales compétentes. »


 Parmi les intitulés actuels qui s’essaient tous à entrer dans les compétences de l’Europe, l’arrêt de la  vivisection, le droit à l’eau, une plus grande fraternité, une gestion responsable des déchets, la haute qualité d’une « éducation européenne », mais aussi « L’un de nous », lancé le 11 mai 2012. Rappelant la dignité et l’intégrité de l’embryon humain, l’« ECI(2012)000005 », forte de son possible million de signatures, espère pouvoir faire interdire et mettre fin au financement des activités qui impliquent la destruction d’embryons humains.


  Faut-il être, dans cette action, tortues ou lièvres ? Toutes ces organisations sont parties bien vite. Il sera en tout cas intéressant de les retrouver au second trimestre de 2013 pour voir si la stratégie du premier parti était bien la bonne. En embuscade en tout cas, les défenseurs du dimanche chômé - partiront-ils à point ? - qui reconnaissent ce jour comme pilier du modèle culturel et social de l’Europe, jour décent du repos hebdomadaire. Dans les compétences ou non ? Et pourquoi non ? H.B.

 


Les compétences de l’Union


L'Union européenne se différencie des organisations internationales classiques par son modèle d'intégration qui va au-delà de la coopération traditionnelle entre États. Les États membres ont délégué en effet une partie de leurs compétences aux institutions communautaires.

Ainsi, à côté des pouvoirs nationaux, régionaux et locaux, existe un pouvoir européen fondé sur des institutions démocratiques ou indépendantes, mandatées pour intervenir dans plusieurs domaines.

L’étendue de la compétence de l’Union européenne dépend des domaines concernés :

     soit les États ont décidé de transférer l’intégralité de leur compétence dans un domaine ; dans ce cas, cela signifie que les États ne peuvent plus intervenir seuls : c’est par exemple le cas en matière commerciale, agricole ou monétaire. On parle alors pour l’UE de compétences exclusives ;

     soit les États n’ont transféré qu’une partie de leurs compétences, si bien qu’ils peuvent continuer à agir à côté de l’UE. On parle alors de compétences partagées. Il s’agit en réalité du cas le plus fréquent. L'Union européenne agit alors à la place des États si l'action commune est considérée comme plus efficace que celle des États agissant séparément (selon le principe de subsidiarité);


Il existe enfin une dernière catégorie de compétences dites d’appui : dans ce cas, la compétence principale reste du ressort des États membres, mais l’UE peut appuyer leur action. C'est le cas en matière de recherche, ou bien encore en matière de santé publique.

 

Le principe de subsidiarité

Il vise à assurer une prise de décision la plus proche possible du citoyen. Conçu pour rapprocher les lieux décisionnels des citoyens, le niveau de l'action doit être justifié par rapport aux possibilités qu'offrent les échelons national, régional ou local.


Source : Toute l'Europe : l'essenteil sur l'UE

 

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31 juillet 2012 2 31 /07 /juillet /2012 13:09

euthanasie_3.pngeuthanasie_injection-sedative.png

   

  Époque contrastée que la nôtre ! On s’émeut ces jours-ci qu’un magnifique berger allemand puisse être euthanasié abusivement. Un quotidien, La Dépêche, prête même ses colonnes pour lancer un appel à adoption. Mais nous serions 91% à vouloir que la loi autorise l’euthanasie active pour nos proches incurables qui en feraient explicitement la demande. Le magazine Grazia de mode, de beauté et de luxe, n’a-t-il pas en mars dernier commandé à l’agence Harris Interactive un sondage intitulé les Français et l’euthanasie dont les conclusions iraient dans ce sens ? On frôle le plébiscite.

 

  1787 individus ont été interrogés pour cette enquête d’opinion sur trois petits jours et cet échantillon, même s’il a été augmenté de plus de sept cents individus par rapport au sondage de deux jours d’août 2011, représenterait l’ensemble de la population française. Qui va croire cela ? Comme le logiciel Power Point, les tableaux bariolés de l’Institut Harris ou ses affriolants camemberts aux couleurs vertes ou rouges, affichent des résultats dont la justesse suscite quelques interrogations. Ces schémas simplificateurs ne sont peut-être pas loin de nous rendre stupides en nous faisant admettre un peu trop vite ce qui pourrait bien relever de la manipulation mentale. N’en déplaise aux raisonnables, le chiffre mirifique de 91% a  été lancé eneuthanasieharris.png pâture à la presse qui s’est naturellement jetée dessus comme argent comptant pour faire rebondir efficacement un certain nullement démontré. 

 

Tant de catholiques pro euthanasie ?

 

  Un détail de taille laisse pourtant planer des incertitudes. Un des tableaux de résultats fait état des différences selon les pratiques religieuses. Ils ne seraient que 7% de catholiques à dire non à cette euthanasie dite active. Pas de colonnes concernant les catholiques messalisants. Bien sûr, le chiffre augmente sensiblement s’il s'agit de catholiques pratiquants mais l’on a du mal à admettre qu’il n’y en ait que 27% à se déclarer contre l’euthanasie active soit « l’administration de produits accélérant la mort du patient ». Si ce chiffre fleure bon le faux, que dire alors des autres ? Aux autres questions annexes qui sélectionnent leurs réponses selon les mêmes modes d’appartenance religieuse, pratiquants et non pratiquants, l’on reste pantois devant les chiffres obtenus. L'on voudrait s’attarder sur ces catholiques interrogés acquis à la cause des pro-euthanasie.

 

  Mais l’on connaît l’art des sondages, et si l’on faisait un sondage de plus sur les sondages eux-mêmes, nul doute qu’on verrait que dans l’esprit des Français les sondages sont largement vus comme créant l’opinion, l’influençant pour ne pas dire manipulant les foules. Celui de Harris Interactive n’échapperait sans doute pas à cette suspicion grandissante. Il serait par conséquent dramatiquement léger de s’appuyer sur de semblables études pour bouleverser un pan majeur de la loi française et autoriser ce qui ne s’apparente ni plus ni moins qu’à un droit de tuer transgressif.

 

  Certains regrettent que le Président de la République avance de manière timorée sur cette question, qu’en faisant appel au professeur Sicard François Hollande fasse la part belle aux proches de « la théologie morale catholique ». C’est une fois de plus méconnaître les catholiques. Quand ils défendent la vie, les catholiques sont tout sauf communautaristes, se fondent moins sur des arguments religieux que sur des arguments dits de loi naturelle. Le « Tu ne tueras point », l’interdit de meurtre donné dans la loi mosaïque, est certes un don divin mais il l’est pour tout homme, pas seulement pour les croyants. L’interdit revêt un caractère universel. Recevant la loi et le législateur, les hommes se constituent en peuple. La loi revêt donc également un caractère social.

 

Qui nous fera voir le bonheur ?

 

   Ce n’est pas un mince paradoxe que de voir tant de pays transgresser un fondement majeur de toute société, de balayer d’un revers de main les « maudites questions éternelles », maudites questions essentielles, qui ont suscité tant de développements subtils et profonds dignes de l’esprit humain pour faire valoir la dignité de la personne humaine. À quoi croit-on après la mort ? Quel est ce rivage d’un pays inexploré dont nul voyageur n’est revenu ? La mort n’est-elle que délivrance des souffrances de ce monde-ci ? une fuite ? un sommeil ? L’Au-delà, comme on se plaît à caractériser ce passage inévitable vers un autre monde, est-il vide ? Plongera-t-on vers rien ou quelque chose ? Ce corps voué à la putréfaction reprendra-t-il vie ? L’âme existe-t-elle ? Meurt-elle quand le corps meurt ? ou subsiste-t-elle ? est-elle immortelle ? Un esprit source de notre esprit nous fera-t-il voir le bonheur ? La neutralité laïque que notre pays réclame à cor et à cri ne saurait empêcher de poser les bonnes questions métaphysiques ni de trouver certaines réponses meilleures que d’autres conformes à la raison. N’en déplaise aux sondages et à leur panel suspect.

 

   En tout cas, quiconque tiendra la seringue de la sédation finale, « acte médical assumé » dans ce monde-ci pour s’octroyer un acte qui jusqu'ici ne lui appartenait pas, acte dont on voudrait bien aujourd’hui qu’il ne soit pas réalisé par le corps médical, engagera quelque chose d’inaliénable du mourant comme de soi. Son salut ? H.B.

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19 juillet 2012 4 19 /07 /juillet /2012 16:24

Fr.-Hollande---maison-medical-rueil---euthanasie.pngPr.-Didier-Sicard.png

   Dans son discours à la maison médicale Notre-Dame du Lac de Rueil-Malmaison, que La Vie retranscrit in extenso sur son site internet, le Président de la République a fait vibrer une émotion non dissimulée et montré une grande maîtrise à aborder des sujets de société complexes et difficiles. Des remerciements d’usage, sincères et appuyés, aux intentions affichées de favoriser davantage les soins palliatifs, au mot euthanasie jamais prononcé, au choix de la personnalité chargée d’une mission « Fin de vie », le professeur Sicard, Président d’honneur du Comité consultatif national d’éthique, il y aurait sans doute, en ce 17 juillet, de quoi baisser la garde. La dose anesthésique via médias interposés a été forte. Nul doute qu’elle fasse son œuvre.

 

 

   Beaucoup d’endormis pourtant n’ont pas pu ne pas entendre la stridence du nouvel euphémisme, prononcé pour dessiner un au-delà des soins palliatifs, « l'acte médical assumé ». Il vise à atténuer, à leurrer en remplaçant le mot tabou, le mot tu, le mot transgressif par excellence, le gros mot imprononçable “euthanasie”. Grave, François Hollande se demande dans ce haut lieu pour « personnes fragiles », si l’on peut aller « plus loin » et si un tel acte n’est pas au fond légitime s’il était réalisé « au terme d’une décision partagée et réfléchie ». Certes, tout cela est formulé sous forme de questions. Toutes les questions doivent être, naturellement, posées. Mais elles sont habiles, elles voudraient sans doute laisser penser que rien n’est décidé en la matière, malgré la promesse nette du candidat à l’élection présidentielle. Le président reculerait-il devant le candidat ? Rien n’est moins sûr…

 

 

Ce n’est pas à la collectivité de décider de ce moment ou de le déterminer 


   Car deux points attirent néanmoins l’attention, outre l’ambigu du nouvel « acte médical assumé » annoncé. Écoutons d’abord, avant de les aborder, le paragraphe du discours qui fait problème après le balbutiement subtil du début sur les deux verbes « Faut-il », « peut-on ».

 

Faut-il, peut-on aller plus loin dans les cas exceptionnels où l’abstention thérapeutique ne suffit pas à soulager des patients aux prises avec une douleur irréversible ? Et qui appelle un acte médical assumé au terme d’une décision partagée et réfléchie ? Poser cette question, c’est ouvrir une perspective qui elle-même entraîne un débat. Et les questions sont multiples : À quel moment l’issue peut-elle être considérée comme fatale ? Comment évaluer le caractère insupportable d’une douleur ? Comment recueillir le consentement d’un patient ? Et s’il ne peut être obtenu, sur quel autre fondement peut-on prendre cette décision ?  Le débat mérite d’être engagé. Il doit se faire dans l’apaisement, en refusant les caricatures, les polémiques et les batailles. C’est un débat noble et digne.

   Le premier point qui interroge est celui qui semble apparemment répondre à la question d'éthique posée : « Ce n’est pas à la collectivité de décider de ce moment ou de le déterminer ». Rien de plus vrai. On ne pourrait qu’acquiescer. Sauf que cette proposition se lirait bien aussi comme pure rhétorique. Si « acte médical assumé » il devait y avoir, si l’injection létale devait effectivement être réalisée, quelle valeur ces mots auraient-ils si l’on s’apprête à faire le contraire de ce qu’ils signifient, si l’on s’apprête à faire le contraire de ce que l’on dit ? Et le sceau de l’exceptionnel paré de toutes les vertus n’y changerait rien : la collectivité aura bel et bien décidé du moment fatal, l’aura déterminé.

 

Qui est raisonnable ?


   Le second point concerne l’atmosphère dans laquelle le débat « mérite d’être engagé ». Pourquoi des vœux s’élèvent-ils que ce débat se fasse « dans l’apaisement, en refusant les caricatures, les polémiques et les batailles » ? Ne retrouve-t-on pas ici les mêmes ficelles que dans d’autres débats de société où la posture de la raison irait avec une sorte d’apathie molle, où ceux qui monteraient au créneau passeraient pour les irrationnels, des passionnés habités par un fanatisme les discréditant de facto ? Gare ! La manœuvre est habile, le danger est bien là : en bonne philosophie, la passion n’est pas mauvaise en elle-même. Il faut au contraire toute sa force pour engager la bataille. Et bataille il y aura ! Pourquoi refuser a priori la lutte, refuser le combat en une affaire où les positions vont devenir irréductibles, positions qui engagent une vision haute de l’homme à défendre coûte que coûte ? Sans doute notre Président normal ne verrait-il pas d’un bon œil de possibles manifestations monstres, anormales…


   Il faudrait en tout état de cause prendre date aujourd’hui car les dés viennent d'être jetés. Le Rubicon est franchi. Depuis l’intervention de notre Président socialiste, tous les hommes de bonne volonté sont en réalité convoqués d’urgence à une bataille de conscience, bataille pour une liberté essentielle. Tous ensemble. En grand nombre. Dans la rue s’il le fallait. En gommant toute appartenance partisane, à commencer par la religieuse. Sans banderoles ni pancartes. En se prévalant du seul fait d’être Homme. La voilà la vraie lutte finale ! Raisonnable. Anthropologique. H.B.

 

Écouter également La Voix est libre, mercredi 18 juillet 2012 : débat animé par Louis Daufresne avec le Professeur Didier Sicard, ancien président du Comité consultatif national d'éthique, Henri de Soos, Directeur des études d'Alliance Vita, Anne-Marie Trébulle, directrice des soins à la maison médicale Jeanne-Garnier à Paris, un représentant de l'ADMD (Association pour le Droit de mourir dans la dignité).

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19 juillet 2012 4 19 /07 /juillet /2012 10:52

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  Sur l’enveloppe invitant les professeurs à la cérémonie de remise des prix au concours général 2012, la mention de  « Madame la professeure » n’a pas manqué de choquer ceux dont l’amour du français est le cœur de métier. Mais que dire ? Le courrier ne venait-il pas des services les plus autorisés ? Comme par enchantement, un hebdomadaire vient cependant répondre à leur étonnement, ose rectifier et affirmer qu’il y a une instance compétente pour statuer sur la féminisation des noms de métier. Et cette instance, apprenons-nous, n’est pas politique. Lisons ce qu’écrit à ce propos Marie Chazelas dans une note intitulée « Le français maltraité » pour Valeurs actuelles (5 juillet 2012, p. 81). H.B.

 

Ce n’est pas parce qu’il y a aujourd’hui dix-neuf dames ministres que la langue française doit être soumise au caprice des gouvernants… En effet, Lionel Jospin avait cru bon de prendre un décret sur la féminisation des noms de métier ou de fonction. Mais il avait oublié qu’aucun texte de loi n’autorise le gouvernement à légiférer sur la langue ; en outre, les personnes par qui il a fait rédiger ce décret n’avaient pas la moindre connaissance des mécanismes de la langue française. Les noms désignant des fonctions sont des mots neutres ayant, comme la plupart des mots neutres, la forme du masculin (ou genre non marqué) et pas de forme féminine. Si bien que M. Jospin a décrété que les mots en « eur » auraient tous un féminin en « eure », alors que le féminin des mots en « eure se forme habituellement en « euse » (habilleur-habilleuse, laveur-euse), parfois en « eresse » ou en « oresse » : docteur-doctoresse, défendeur-défenderesse. Les organes de presse n’ont donc pas à se soumettre à cet oukase et il est regrettable que des articles soient parsemés de « professeure », « auteure », et autres « procureure ». L’Académie française, seule compétente, l’a bien précisé : « Les termes chercheure, professeure, auteure, par exemple, ne sont aucunement justifiés linguistiquement car les masculins en -eur font, en français, leur féminin en -euse ou en -trice (les rares exceptions comme prieure ou supérieure proviennent de comparatifs latins dont les formes féminines et masculines sont semblables. »

Lire également l'excellente chronique de Luc Ferry "Vive le français populaire !" (Le Figaro papier du 19 juillet, Mon Figaro en ligne) où l'ancien ministre, après des exemples truculents, stigmatise à son tour "les fautes contre le génie de la langue".

 


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10 juillet 2012 2 10 /07 /juillet /2012 10:07

   La poussée de l’Islam au XXIe siècle est bien là. Il y a peu, Luc Ferry y voyait « quelque chose d'effrayant qui est l'équivalent de la montée du nazisme, peut-être même en pire ». André Malraux avait prophétisé en son temps  que « la violence de la poussée islamique serait sous-estimée par la plupart de nos contemporains ». Pour l’auteur de la Condition humaine, « cette montée de l’islam est analogiquement comparable aux débuts du communisme du temps de Lénine. » 

 

   Gauthier Rybinski sur France 24 recevait Henri Boulad, directeur du Centre culturel jésuite d'Alexandrie. Selon lui, l'infiltration de l'islam est claire comme le jour, un islam politique incompatible avec la démocratie. Alors que les Frères Musulmans sont au pouvoir en Égypte, le vice-président de Caritas Égypte, chrétien d'orient ayant vécu l'horreur dans sa chair, donne un avis sans détours, ne contredit pas les jugements de nos intellectuels donnés plus haut. Même vision d’un Occident « d’une naïveté monumentale » qui oppose la seule et faible liberté d’expression à ce fondamentalisme dangereux et puissant : « Il y a incompatibilité entre Islam et démocratie, entre islam et laïcité. » « L’islamophobie est la nouvelle arme des musulmans pour pénétrer comme dans du gâteau » , « Écoutez leurs discours, ce qu’ils disent dans les mosquées le vendredi. N’écoutez pas ce qu’on dit dans les tables rondes à Paris ou à Washington. »

 

   La conclusion du père jésuite est sans appel : « L’occident est très mal armé pour faire face », « Le politiquement correct  est en train de nous tuer ».

 

 


 

 

AED.pngAide à l'Église en détresse (AED) - L'Observatoire de la Liberté religieuse

                   En Égypte

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2 juillet 2012 1 02 /07 /juillet /2012 08:20

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  Pour sa dernière émission de la saison, Dominique Chivot de RCF recevait Robert Rochefort, Vice-Président du MoDem. Nombre de questions tournent autour de l’analyse, entre autres, des défaites de François Bayrou à la Présidentielle et aux Législatives, de la place du MoDem dans le paysage politique français, du vote inhabituel des catholiques. Émission riche en tous les cas avec des explications toutes aussi éclairantes les unes que les autres, comme celles concernant la crise financière européenne et l’effort à faire pour mutualiser la « mauvaise dette ». Un beau moment de pédagogie sur un sujet difficile ! Arrêtons-nous sur un moment-clé de ces trois petits quarts d’heure radiophoniques, celui de la vision de la société de consommation qu’appelle la décennie qui vient, le tout sur une question de Véronique de La Maisonneuve, journaliste du réseau RCF. Extrait  de l’émission du 28 juin 2012 (curseur à 32’50).

 

 

(...)

La force d’un pays, c’est sa production

   Première chose : la France a fait l’erreur pendant trente ans de considérer que sa force économique c’était la consommation. Et par conséquent toutes les relances françaises qui sont passées par des relances de consommation ont été des erreurs. La force d’un pays, c’est sa production, ce n’est pas sa consommation. Et d’ailleurs dans le « produire en France », je crois que ce que nous avons essayé de faire c’est, en mobilisant le consommateur, de faire en sorte qu’on revienne à la fierté de l’idée que ce qui est noble, c’est ce que nous fabriquons avec nos mains, avec nos têtes avec l’ensemble de notre capacité créatrice.


Non, il ne faut pas relancer la consommation.

   Deuxième chose : est-ce qu’il faut augmenter le SMIC, distribuer de l’argent que nous n’avons pas, est-ce qu’il faut augmenter des impôts ? Il faut probablement augmenter certains impôts, il faut faire preuve de beaucoup de justice sociale, mais nos marges de manœuvre sont extrêmement limitées. Non, il ne faut pas relancer la consommation. D’ailleurs, je vais vous dire quelque chose, la société que nous avons à inventer, pour les décennies qui viennent, ce n’est plus une société de l’hyper consommation, du gaspillage, d’une croissance artificielle faite par des fausses nouveautés qui donnent l’augmentation du PIB mais qui ne mènent pas au bonheur. La société de consommation qu’il faut inventer, ce n’est pas une société de décroissance, c’est une société qui retrouve l’utilité des choses, qui joue la durabilité, qui joue la longévité, qui joue la possibilité de vendre des produits d’occasion. Il  y a une proposition que nous avions faite pendant cette campagne électorale. Je ne suis pas sûr qu’elle ait été beaucoup commentée dans la presse mais nous l’avions faite. Nous proposions par exemple d’augmenter la durée de garantie légale des objets de façon à dire : Aujourd’hui, quand on achète n’importe quel produit électroménager, il est obligatoire qu’il y ait une garantie de cinq ans parce que le progrès, y compris de l’économie et de la production, n’est pas de fabriquer des machines à laver qui vont forcément tomber en panne au bout de trois ans pour que le consommateur en achète d’autres derrière.

(...)

Transcription :  H.B.

 


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25 juin 2012 1 25 /06 /juin /2012 20:50

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  Les lobbies sont puissants à faire avancer une cause. Tous les obstacles les empêchant d’arriver à leurs fins doivent être méthodiquement éliminés. Pour que le mariage gay puisse un jour advenir, mariage qui n’a pourtant de sens qu’entre un homme et une femme, il n’est qu’à détruire la notion d’homme et de femme. Et voilà le « genre » sur un piédestal, au centre même de « journées doctorales » dans les universités les plus prestigieuses [1]. Pour que deux gays puissent ensuite adopter un enfant, une deuxième étape s’impose, il n’est qu’à détruire la notion de père et de mère, ne parler que de parents, de manière indéterminée. Parent 1, Parent 2, trouve-t-on déjà sur les formulaires administratifs. Le tour est joué. Notre antique numéro de sécu a déjà du plomb dans l’aile avec son 1 ou son 2 signifiant que nous sommes nés homme ou femme. Le 3 a d'ailleurs fait son apparition  pour les personnes transgenres. Bonjour tristesse d'une idéologie qui se subsitue à la nature.

  Et si d’aventure, certains avaient des velléités, comme dans le Minnesota par exemple, de protéger le mariage en interdisant le mariage entre personnes de même sexe jusque dans la Constitution, avec la force d’un amendement, alors la puissance commerciale s’y mêle ! Ainsi apprend-on qu’outre-Atlantique General Mills, géant d’une firme de céréales, s’oppose publiquement à ce projet d’amendement visant à interdire constitutionnellement le mariage homosexuel. L’absence de neutralité sur la mesure étonne pour le moins.

 

Ironie de la situation

 

  Mais nous ne sommes plus à une stupéfaction près ! Comment ne pas observer que si General Mills, sixième groupe agroalimentaire mondial, se plie aux exigences de groupes de pression, petits mais puissants, il n’y va pas forcément de son intérêt. La redéfinition du mariage, encouragée par la firme, servira-t-elle vraiment la firme ? Ce n’est pas l’avis de John Helmberger, « Président du Minnesota pour le mariage » qui pousse l’amendement. Rappelant que le mariage est dans l’intérêt des enfants, qu’il octroie un environnement idéal pour l’enfant quand il est élevé par un père et une mère, Helmberger ne manque pas de relever l’ironie de la situation : voilà une entreprise qui vit par la commercialisation de céréales achetées à coups de milliards par des parents pour leurs enfants. Et que fait-elle, cette entreprise ? Elle déclare la guerre au mariage qui la fait vivre en demandant sa redéfinition qui peut la malmener. Insensé !

  General Mills France commercialise les marques Häagen-Dazs, Géant Vert et Old El Paso. H.B.

 

general-mills.pngPétition "Dump General Mills"

Après Starbucks qui avait annoncé que le mariage entre personnes de même sexe était une croyance de base de l'entreprise, General Mills se lance donc dans la bataille de promotion du mariage gay. Face à cela, les actions d'opposants se multiplient : ceux qui organisent campagnes de signatures, meetings devant les sièges des firmes, demandent qu'on ne laisse pas les entreprises américaines peser de tout leur poids. L'opposition qui grandit entend bien faire entendre que la promotion du mariage homosexuel est une proposition perdante.



[1] Sauf que, premièrement, la journée en question, à la Sorbonne le 23 juin, n'émane pas d'un professeur mais doit son organisation à l’initiative d'un doctorant. Où, deuxièmement, Philippe Richard, l'un des intervenants de cette première journée, dans une communication autour du travestissement dans Un crime de Bernanos, montre que travestissement, déguisement ne sont pas transidentité, que Bernanos comme toujours vise à stigmatiser le mensonge de la modernité. En réalité, conclut notre jeune doctorant sur ce drame de l'identité selon Bernanos, vouloir être autre c'est un poison, on ne devrait que vouloir être autrement.
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5 juin 2012 2 05 /06 /juin /2012 17:16

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Jean-Marc Ayrault, était l’invité de Radio Fidélité, radio associative chrétienne, ce lundi 4 juin à Nantes. Le premier ministre répond aux questions d’Antony Torzec, rédacteur en chef de la radio.


Antony Torzec : François Hollande a dans sa proposition 21 promis qu’on puisse « terminer sa vie dans la dignité ». Voulez-vous aller plus loin que la loi Léonetti et proposer une aide directe et active pour forcer la mort ?


Jean-Marc Ayrault : François Hollande n'a jamais employé le mot euthanasie. S'il ne l'a pas employé, c'est à dessein : c'est un sujet extrêmement grave et je comprends que les évêques et les catholiques expriment des interrogations, des réserves. Ils en ont parfaitement le droit.

   Je me souviens très bien comment était rédigée cette phrase. J'étais là lorsque l’on a rédigé le texte. C'est la formule qui a été retenue : « Terminer sa vie dans la dignité ». Effectivement, il y a des situations où des personnes se trouvent dans une grande détresse physique et morale. Il y a déjà eu des pas de faits qui sont très importants, qui sont dans la loi Léonetti, qui ont été d'ailleurs votés de façon consensuelle. Sur ces sujets, il n'y a pas de consignes de vote. En tous cas, quand je présidais le groupe socialiste à l'Assemblée nationale, je n'ai jamais demandé à tel ou tel député de voter automatiquement comme on le fait d'habitude, par solidarité. Là, c'est une question de conscience.

  Mais en même temps, ce que nous voulons faire, c'est perfectionner la loi Léonetti. On connaît tous, les uns et les autres, vous dans vos entourages, dans vos familles, vos relations, des situations dramatiques qui n'ont pas été complètement traitées par la loi Leonetti. J'ajouterai pour vos auditeurs que, trop souvent, dans les établissements hospitaliers, il n'y a pas toujours l'information nécessaire aux familles. Il faut le faire davantage. Les soins palliatifs existent mais ne sont pas développés partout dans les mêmes conditions. Il y a toute une série de progrès à faire qui doit respecter la dignité de la personne et, en tout état de cause, respecter sa libre détermination.

  Je ne sais pas s'il faudra une loi, pour l'instant ça fait partie des textes des projets de François Hollande dont vous avez parlé. Il y aura de toute façon, sur ce sujet comme sur d'autres, une concertation. Nous écouterons tous les points de vue, c'est bien le moins pour des sujets d'une telle gravité.

  Je n'emploie pas le mot euthanasie et François Hollande ne l'emploie pas non plus. Il n'y a pas très longtemps, j'étais en Suisse, pour un déplacement officiel, je n'étais pas encore premier ministre. J'ai vu une publicité pour l'euthanasie dans un journal. J'ai trouvé cela choquant. Ce n'est pas un acte banal. Ça relève d'une décision extrêmement grave. Je pense qu'il faut aborder ces questions avec humanité, mesure, réflexion. Il s'agit de la vie d'un être humain, de sa souffrance.

   Mais en même temps,  je crois que même si la loi Léonetti doit être complétée dans l'esprit du projet de François Hollande, les décisions ne pourront pas être prises comme ça, sur simple décision, il y aura un collège de médecins, de personnes, et l'engagement de la personne concernée qui sera sa totale liberté et sa totale détermination.

  La Suisse et la Belgique, c’est un peu pareil. On va avoir une concertation. On va s'inspirer de ce qui existe dans d'autres pays. Même s'il ne s'agit pas de faire l'unanimité sur des questions comme cela, on peut tout à fait comprendre qu’il y ait des divergences parfois profondes. J'en ai discuté beaucoup, avec beaucoup de personnes de sensibilités différentes. Mais ce qui est important, c'est de toujours avoir une démarche qui soit celle du respect et de la dignité, et celle du dialogue.

 

Antony Torzec : Un autre sujet risque de susciter une réaction dans la communauté catholique. C’est le mariage pour les couples homosexuels. Le calendrier est-il établi ?

 

Jean-Marc Ayrault : Il n’y a pas de calendrier, mais l’engagement est pris et sera tenu, c’est-à-dire, la possibilité de se marier pour des personnes de même sexe, et la possibilité d’adopter. Là, il y a débat, je le sais aussi, je respecte les points de vue mais c’est un engagement qui est pris, d’autres pays démocratiques l’ont déjà décidé. Comme pour chaque projet de loi, chaque grande décision, il y aura information et puis concertation.

  Et en même temps nous sommes dans un état de droit. Nous sommes dans une démocratie. Les électeurs se prononcent.  Et une fois qu’un président de la république est élu – il est élu au suffrage universel, donc par tous les Français – le moins, c’est que les engagements qu’il a pris soient tenus. Sinon, que veut dire "promesse électorale" ? Cela ne veut pas dire, qu’avant qu’une loi soit votée, soumise au parlement, il n’y ait pas de concertation. Ce sera vrai pour ce sujet comme tous les autres.

  Il faut accepter de prendre en compte les évolutions. Vous savez, je ne voudrais pas m’immiscer dans la vie de l’Institution qu’est l’Église catholique, mais sur ces sujets, par rapport à l’homosexualité, l’Église a beaucoup évolué si on reprend les positions ou les textes d’il y a longtemps, ou parfois récemment... c’est dire que si l’Église catholique a évolué c’est parce que la société a évolué, la demande  sociale a évolué.

  Je ne veux pas porter de jugement, c’est aux catholiques, membres de l’Église catholique de le faire, en toute indépendance. Moi, je respecte l’indépendance. Je suis, en tant que premier ministre, garant des lois de laïcité de la république. Vous savez qu’Aristide Briand qui est né à Nantes, un grand homme d’État, a été rapporteur de la loi de séparation des églises et de l’État, mais c’était un pacificateur. C’est ainsi que les lois sont devenues des lois de concorde nationale, de paix civile. Qu’est-ce que dit cette loi ? Elle dit que l’État, la France, garantit le libre exercices des cultes qui en même temps respecte la liberté de conscience, liberté de croire ou de ne pas croire, et que l’État, lui, doit rester neutre. Ce n’est pas au gouvernement de se mêler aux débats internes à une institution religieuse ou à tel ou tel mouvement philosophique. Il doit garder sa neutralité, représentant de l’intérêt général dans le cadre des valeurs et des lois de la république.

 

Antony Torzec : En ce qui concerne l’enseignement catholique, partie intégrante de l’éducation nationale, dans un courrier adressé au CNAL, François Hollande se dit prêt à abroger la loi Carle, pour les forfaits de scolarisation versés par la commune concernant les enfants qui résident hors de la commune. Toujours dans ce courrier, le futur président promet que les 60 000 postes créés seront à destination de l’enseignement public parce que, en gros, le privé n’en a pas besoin. Vous confirmez ces propos aujourd’hui ?

 

Jean-Marc Ayrault : Vincent Peillon, le ministre de l’éducation nationale, a récemment évoqué l’utilisation des 60 000 postes, indiquant que l’enseignement privé, en fonction des besoins, aurait aussi sa part. On ne va pas rallumer la guerre scolaire. Ce n’est pas l’état d’esprit ni du président de la République, ni le mien, ni du Gouvernement. Il faut partir des besoins réels. Ça vaut pour l’école publique et pour l’école privée. On sait bien qu’il y a eu une dégradation ces dernières années, presque 80 000 postes détruits en cinq ans. C’est considérable, 14 000 la dernière année. Je pense que la société a des devoirs vis-à-vis de la jeunesse. Sa première responsabilité, c’est de préparer l’avenir de la jeunesse, une façon de préparer l’avenir du pays !  

 

Antony Torzec : Quelle est la place des religions aujourd’hui dans notre société française ?

 

Jean-Marc Ayrault : Qu’elles puissent exercer librement leur vie, leur activité, et dans le respect des lois de la république. C’est ce qui se passe heureusement dans notre pays, et dans le respect de la liberté de conscience des autres citoyens. C’est le grand principe de la laïcité. Je pense que c’est une chance et tous les pays n’ont pas cette chance. Donc moi j’ai envie, et je le répète - c’est ce que j’ai pratiqué comme maire de Nantes, et donc comme premier ministre je continuerai à le faire - c’est qu’on vive dans la sérénité, dans la tranquillité, dans la dignité, où chacun trouve sa place. Ce n’est pas par l’anathème, par la division qu’on y arrivera. On a trop souffert de cela. Il faut qu’on se rassemble. Se rassembler, ça veut dire accepter la diversité d’opinions, de religions, de philosophies, tout en respectant ce que nous avons de plus fort en commun, les valeurs et les lois de la république ! Si on fait cela, je pense que la France sera plus forte !

 

Transcription : H.B.

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Published by Hélène BODENEZ - dans POLITIQUE
4 juin 2012 1 04 /06 /juin /2012 23:50

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  Le Figaro révèle que Nicolas Sarkozy a prévenu Jean-Louis Debré, Président du Conseil constitutionnel, qu'il serait présent aux séances du Conseil constitutionnel auquel il siège de droit en tant qu'ancien président de la république, notamment "pour délibérer des QPC (questions prioritaires de constitutionnalité)".

  Rappelons que la question prioritaire de constitutionnalité a été instaurée par la réforme constitutionnelle du 23 juillet 2008. Avant la réforme, il n’était pas possible de contester la conformité à la Constitution d’une loi déjà entrée en vigueur. Désormais, les justiciables jouissent de ce droit nouveau en application de l’article 61-1 de la Constitution. Cette réforme, Nicolas Sarkozy l'a voulue et en est fier. Nul doute qu'il cherchera à peser de tout son poids pour infléchir les décisions.

  Les QPC sont à surveiller de près, restent dangereuses en ce qu'elles peuvent effacer en déclarant non conformes à la Constitution des dispositions anciennes, pouvant générer une instabilité juridique. Des coups de boutoir ont bien été déjà donnés par ce biais, mais pour l'instant il y a eu plus de peur que de mal : citons par exemple une question comme le mariage entre un homme et une femme qui finalement a été jugée conforme à la Constitution n'en déplaise aux personnes de même sexe qui auraient souhaité faire sauter ce verrou ; elles n'ont d'ailleurs pas alors caché leur déception. De la même façon, le repos dominical n'a pas été en dernier ressort considéré comme contraire à la liberté d'entreprendre. Jusques à quand ? 

   À ce jour, sur deux cent douze décisions de QPC rendues, deux ans juste après leur mise en oeuvre, une trentaine d'entre elles on été déclarées en non conformité totale avec la Constitution. H.B.


Interdiction du mariage entre personnes de même sexe

QPC n°2010-92 du 28 janvier 2011

Fermerture hebdomadaire le dimanche

QPC n°2010-89 du 21 janvier 2011

 

Article "La QPC une jeune procédure teintée d'imperfections" sur Slate ici

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Published by Hélène BODENEZ - dans POLITIQUE
5 octobre 2006 4 05 /10 /octobre /2006 23:00

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Décryptage | Hélène Bodenez

Qu'on se souvienne : au lendemain de la fatwa lancée contre l'auteur des Versets sataniques, une grande manifestation de soutien à Paris avait vu fleurir des pancartes bien significatives au pays de la liberté d'expression : Au secours, Voltaire ! De Gaulle, en son temps n'avait pas moins bien réagi quand, à la droite qui réclamait la tête de Sartre en pleine affaire algérienne, il avait magistralement répondu : On ne met pas Voltaire à la Bastille ! Un spécialiste du défenseur de Calas rappelait avec pertinence dans l'Affaire Voltaire, documentaire-fiction diffusé par Arte il y a quelques années, que si Voltaire avait été inquiété, bastonné, exilé, s'il avait subi toutes sortes d'avanies, jamais pourtant on n'avait cherché à le tuer.

 

En France, il reste donc dangereux — et c'est une chance — de bâillonner le droit de penser. Qu'on se le tienne pour dit. Nos politiques, phagocytés dans une peur mauvaise conseillère, auraient tort de vouloir faire la politique de l'autruche en agitant la muleta du droit de réserve pour les fonctionnaires : Un fonctionnaire doit se montrer prudent et modéré en toutes circonstances rappelle le ministre de tutelle de Robert Redeker. Ils ont bien tort, dis-je, car leur base tient de manière viscérale à la liberté de penser. Cela vient de loin. C'est fondé. C'est une question de conscience.

 

L'Affaire Redeker, ou l'illustration de la thèse de l'islamisation de la société

 

Affaire Voltaire, Affaire Redeker, autre temps, autres mœurs. Qu'en est-il ? Superposition de deux prises de paroles jugées à haut risque. Celle du pape, à Ratisbonne, celle d'un philosophe, disqualifiant une pensée unique et ayant pour unique choix, dans la tribune dite libre du Figaro, d'opter pour un discours fort, voire en certaines lignes, provocant. Cela dit, dépêchons-nous de rire, avant d'être obligés de pleurer ! Figaro n'en reviendrait pas, au pays des Lumières, de constater que le journal, portant nom de l'insolent barbier, tourne casaque pour s'excuser lamentablement dans un des seuls buts de récupérer, entre autres, les marchés tunisien et égyptien, mis en péril par la censure d'un jour. Bien sûr, les tenants de l'ordre public et de la paix sociale rétorqueront qu'il en va d'intérêts supérieurs. Mais à partir de quand jugera-t-on qu'il est temps de parler ? qu'il n'est plus temps de se taire ?

 

Ainsi Robert Redeker entre-t-il en terrain du politiquement incorrect et affirme-t-il que l'islamisation des esprits avance chaque jour davantage. Dans une comparaison osée mais étayée, il met en parallèle les agissements communistes de la Guerre froide et ceux de l'islamisme d'aujourd'hui, les réunissant dans un totalitarisme inhumain. L'œil du Coran veillerait désormais aussi efficacement que l'œil de Moscou, Hier la voix des pauvres prétendait venir de Moscou aujourd'hui elle viendrait de la Mecque.

 

Toute moralisation n'est pas islamisation

 

Seulement voilà, point de départ confus de la démonstration : le string interdit à Paris-Plage, alors que dans le même temps le voile ne l'est pas. L'exemple retenu pour illustrer en tout premier lieu l'islamisation à l'œuvre reste pour le moins surprenant. Cette toute première partie de l'article de mon collègue philosophe ne laisse pas de poser quelques questions. Y a-t-il vraiment dans l'interdiction du string, islamisation ? Rien de plus contestable. Toute moralisation de la société ne peut être réduite à une islamisation. Navrant même de placer si bas notre chère liberté. Que les islamistes voient dans cette exhibition malsaine le signe d'une pornographie dégradante et décadente, on n'a pas de mal à le comprendre, mais ce n'est pas proprement islamiste de penser que le string ne révèle pas vraiment la dignité de la femme. L'article part donc sur de mauvaises bases, affaiblit le raisonnement, et met le feu aux poudres. Mais enfin, cette première partie passée, la force de la démonstration l'emporte, la cohérence du reste de l'article fait mouche.

 

Il faut sauver Robert Redeker

 

D'en haut, on aura beau se rengorger et affirmer que l'islamisation des esprits, de la société, n'est pas !, force est de constater que la France de la vraie vie n'en vit pas moins le contraire. Cette France peut bien alors se féliciter, au lieu de prendre peur, d'avoir encore en son sein des hommes de parole comme Robert Redeker : l'effort de penser, d'analyser la chronique des jours, n'est pas encore mis sous le boisseau. L'on en vient même à être satisfait que le Figaro, dans son premier mouvement, ait hautement honoré la liberté d'expression. Tant pis pour les pragmatiques et les tolérants de tout poil qui haussent les sourcils, avec une moue de compromission insupportable.

 

Il faut sauver Robert Redeker des griffes du fanatisme, cette maladie convulsive, cette fièvre que Régis Debray dans le Feu sacré nomme poussée théocratique. On ne le voit que trop, l'adaptation immunitaire que ce dernier proposait alors, le bouclier laïque ne fonctionne pas en l'espèce, on ne le voit que trop.

 

Si le fanatisme islamiste est un totalitarisme, il ne pourra être éradiqué que par les forces d'un nouvel humanisme, celui fondé sur le respect de la personne humaine, de toute la personne humaine. Qu'on ne se méprenne pas : alors, même Voltaire, surtout Voltaire, ne suffira pas à trouver de réponse efficace. On ne pourra pas faire l'économie d'une raison rénovée, raison irriguée par une lumière nouvelle qui nous ferait passer de l'âge des Lumières avec tout ce que peut contenir ce pluriel, à l'âge de la lumière.

 

* Hélène Bodenez est professeur de lettres (Paris).

 

Pour en savoir plus :

> L'article de Robert Redeker qui a mis le feu aux poudres, Que doit faire le monde libre face à la menace islamiste ? sur Nicomaque, le blog philo de Damien Theillier, un professeur de philo, ami de l'auteur, collaborateur de Liberté politique.

> Aux enseignants, un texte de soutien à R. Redeker (pour le soutenir il suffira de s'inscrire à petitionRR@yahoogroupes.fret cela vaudra soutien)

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Hélène Bodenez
"Travail le dimanche : la loi Macron, une loi carnaval"

 

 

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"Ouvertures dominicales : ce que va changer la loi Macron"
"Travailler le dimanche : une trahison de la gauche"

 

 

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Contact H.B.


Article 18 de la Déclaration des Droits de l'Homme

"Toute personne a droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion; ce droit implique la liberté de changer de religion ou de conviction ainsi que la liberté de manifester sa religion ou sa conviction, seule ou en commun, tant en public qu'en privé, par l'enseignement, les pratiques, le culte et l'accomplissement des rites."

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"La Voix est libre", émission du 8 novembre 2010 animée par Anne Gavini. "Comment redonner sa place au dimanche". Débat avec Monseigneur Lagleize, évêque de Valence. Hélène Bodenez, professeur à Saint-Louis de Gonzague-Franklin, Monseigneur Podvin, porte-parole de la Conférence des évêques de France. Par téléphone : Père Jacques Vignancour, curé de Saint Austremoine, à Issoires (Puy de Dome)

 


 

 

 

"Aujourd'hui l'Eglise", émission du 19 novembre 2008, animée par Elodie Chapelle. "Travail le dimanche : l'Eglise a son mot à dire" Débat  avec François Asselin et Hélène Bodenez.

 

 

 

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L'Association pour la Fondation de Service politique réunit des hommes et des femmes engagés dans la vie politique, économique et sociale. Elle est ouverte à tous ceux qui souhaitent participer à ses activités : colloques, conférences, universités, soirées-rencontres, campagnes de sensibilisation. De très nombreuses personnalités ont participé à ses travaux: chefs d'entreprise, cardinaux, universitaires, hommes politiques, journalistes.

14 juin 2011

The European Sunday Alliance is a network of national Sunday Alliances, trade unions, civil society organizations and religious communities committed to raise awareness of the unique value of synchronised free time for our European societies. Sunday and, more general, decent working hours, are the focus of our campaigns. In our Founding Statement, we draw attention to aspects of life/work-balance and social cohesion that depend on a vast majority of people to have their lawful free time at the same time.


Lancement de l'European Sunday Alliance, le 20 juin 2011 dont sont membres, entre autres, l'AFSP, la CFTC, le CAD.


 

CCF

Le centre culturel Franklin est inspiré par la tradition jésuite et permet de créer une synergie entre la formation intellectuelle, humaine et spirituelle dispensée aux élèves à Saint-Louis de Gonzague (Paris) et une certaine forme de formation continue destinée aux adultes de la communauté éducative. Ce que de manière traditionnelle, on appelait autrefois dans les collèges de la Compagnie : « école des parents », si non « école des adultes ». Le Centre culturel Franklin est ainsi un lieu de rencontres avec des personnalités uniques, un lieu de réflexion, un lieu d'échange et de débats.

Publications

 

51 Revue Rapport 03  Sexe-du-genre-Lp-55.jpg  Van-Thuan-revue-_-en-espagnol.png

 

- « Devoir des parents, bien de l'enfant », Francis Mouhot, Éduquer, est-ce encore possible ?, Les Idées, Revue Liberté politique, n° 60, (juin-juillet 2013), p. 157-158.

« Le Jésus de l’Histoire », À propos de Jean-Christian Petitfils, Jésus, Questions disputées, Revue Liberté politique, n°56, Privat (mars 2012), p. 195-201.

- « La bataille du dimanche continue », Revue Liberté politique, IIIe Rapport sur la doctrine sociale de l’Église dans le monde, n° 55  (décembre 2011), p. 115-119.

- « Lumière du pape », À propos de Lumière du monde, Questions disputées, Revue Liberté politique, n° 52, Privat (mars 2011), p. 155-161.

- « Le cas de l'année : la bataille du dimanche en France et en Europe  », Revue Liberté politique, IIe Rapport sur la doctrine sociale de l’Église dans le monde, n° 50 (septembre 2010), p. 75-84.

- « La Battaglia sulla domenica in Francia », Rapporti dal Mondo, Osservatorio internazionale cardinale Van Thuan sulla dottrina sociale della chiesa, Bollettino di Dottrina sociale della Chiesa , (Anno VI 2010, numero 3, luglio-settembr), p. 87.  

  - « Le dimanche, un droit historique », À propos de Daniel Perron, Histoire du repos dominical, Questions disputées, Revue Liberté politique, n°50, Privat (septembre 2010), p. 185-190.

 - « Une truculente défense du pape », À propos de Gaspard-Marie Janvier, Minutes pontificales sur le préservatif, Questions disputées, Revue Liberté politique, n. 49, Privat (juin 2010), p. 161-164.

- « Le dimanche, jour cardinal », Communication à la table ronde du 6 octobre 2009 "Vivement dimanche !" au Centre culturel de Franklin, Revue Liberté politique, n°. 47, Privat (décembre 2009), p. 23-31.

- « Voyage au cœur de la psychothérapie », À propos de Francis Mouhot, Le Moi et l’esprit, Questions disputées, Revue Liberté politique, n. 46, Privat (septembre 2009), p. 143-152.

- « Pourquoi le dimanche ? », Dossier "A Dieu, le dimanche ! Appel à la résistance des chrétiens", Revue Liberté politique, n°. 44, Privat (mars 2009), p. 107-116.

- « Benoît XVI le bâtisseur », À propos de George Weigel, Le Choix de la vérité, Questions disputées, Revue Liberté politique, n. 43, Privat (décembre 2008), p. 181-185.

- « Lâcher prise ou abandon spirituel », À propos de Robert Scholtus, Faut-il lâcher prise : splendeurs et misères de l’abandon spirituel, Questions disputées, Revue Liberté politique, n°. 42, Privat, (septembre 2008), p. 167-174.

- « Retrouver les chemins de l’être », Dossier Fides et Ratio 2008-1998, Revue Liberté politique, n°. 42, Privat (septembre 2008), p. 153-163.

- « Les métamorphoses de Jésus ou la tentation de l’expérience directe », À propos de Frédéric Lenoir, Le Christ philosophe, Questions disputées, Revue Liberté politique, n°. 41, Privat( juin 2008), p. 235-244.

- « Et le blog devint fléau », Éducation : questions qui fâchent, Revue Liberté politique, n°. 40, Privat (mars 2008), p. 147-157.

- « Conversion ou initiation : le presque de la foi », À propos de Jean-Claude Guillebaud, Comment je suis redevenu chrétien, Questions disputées, Revue Liberté politique, n°. 38, Privat (septembre 2007), p. 125-131.

- « Relire La Pensée captive », À propos de Cesław Miłosz, Questions disputées, Revue Liberté politique, n°. 32, Privat, (janvier-février 2006) p.129-141.

À lire absolument !

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Daniel Perron, Histoire du repos dominical (L'Harmattan, 2010).

 

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Gaspard-Marie Janvier, Le Dernier dimanche (Mille-et-une-nuits, 2009, Prix Mottard 2009). 

 

Froger2

Jean-François Froger, Le Maître du Shabbat (Editions Grégoriennes, 2009)

 

Gourrier2.png

Patrick Gourrier, Le dimanche, c'est sacré ! (Letheillieux, 2009)

 

fauquier.png

Michel Fauquier, Lettre ouverte du dernier des Français au premier des Français, (Tempora, 2009)

 

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Carte trvail dominical 
Dimanche

Fonctions sociales d'un jour à part

Noyau d'un ordre social historique

Vidéos créées pour ce blog.

Version de la vidéo en anglais

Version de la vidéo en espagnol 

Version de la vidéo en allemand

 

Dimanche

 

 

 

À Dieu, le dimanche !

H. Bodenez

 

A Dieu le dimanche !

Mis en danger par la proposition de loi Mallié, le dimanche est moribond en France. Ce livre voudrait lancer un appel à la résistance des chrétiens. L'argument religieux n'étant pas le plus développé dans un débat essentiellement politique et social, Hélène Bodenez voudrait que ne soit pas minimisé le regard de foi de la vision théologique et de la vision mystique. Admettons-le : le dimanche s'est vidé depuis longtemps de son sens originel. Pourtant, si le culte du dimanche suppose bien la foi intérieure des chrétiens, il n'en est pas moins un rituel extérieur et collectif. En en retrouvant la voie, les chrétiens pourraient participer à la mission de la France dans l'Église.   Acheter à La Procure

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Joseph Thouvenel a lu  À Dieu, le dimanche ! Ed. grégoriennes) Chronique Economie et société sur Radio Notre-Dame, 12 décembre 2010.

 

 

Faut-il faciliter le travail le dimanche ?

 

KTO

    

Pourquoi le dimanche est-il un jour chômé ?

 

 

 

L'écho des dimanches

Duo Zucchero - Fiori, paroles françaises de J.-J. Goldman, (Chocabeck, 2010).

"Dans mon village, j'ai vu le temps se poser..."