Le blog d'Hélène Bodenez 

 

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13 décembre 2013 5 13 /12 /décembre /2013 21:34

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Chère Madame, cher Monsieur,

 

Vous m'avez écrit à propos du rapport d'initiative ESTRELA "sur la santé et les droits sexuels et génésiques" qui était voté en séance plénière le 10 décembre.

 

Tout comme lors de son premier passage en séance plénière le 10 octobre dernier, je vous confirme ma totale opposition à ce texte qui, s'il n'avait pas de valeur législative, avait une valeur d'orientation politique évidente.

 

En séance, nous avons obtenu une belle victoire : le Parlement a rejeté à la majorité le rapport ESTRELA et a voté à la place une résolution alternative écrite par mon groupe politique, le PPE (auquel l'UMP est affiliée). Cette résolution énonce une simple vérité, à savoir qu'il n'est pas de la compétence de l'Union européenne de se prononcer sur ces matières-là. J'ai évidemment voté pour cette résolution alternative.

 

Ce texte était l'exemple même de ce que les citoyens européen rejettent : une immixtion idéologique et sournoise dans la manière dont nous concevons nos convictions intimes.

 

En tant que votre représentant au Parlement européen, vous pouvez compter sur ma vigilance pour continuer à faire échec à de tels textes.

 

Je me tiens à votre disposition et vous prie de recevoir, Madame, Monsieur, l'assurance de ma considération distinguée.

 

Philippe Juvin

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13 décembre 2013 5 13 /12 /décembre /2013 16:05

Mercredi 11 décembre dernier, Hervé Mariton lançait avec François Goulard, président du Conseil général du Morbihan, son parti politique "Droit au coeur" (#DAC), un "mouvement politique optimiste et réaliste" prônant une action politique "inspirée par des valeurs morales exigeantes et rassurantes".


"Regarder les choses de manière droite", "refuser toute forme de police de la pensée ou de vocabulaire" avons-nous également entendu. Le débat s'est montré tonique et offensif avec un public venu nombreux remplir une salle de l'Assemblée nationale. Avant les interventions sur l'affaire bretonne (audio à venir), réponse en effet sans détours aux questions, et notamment à la question de l'abrogation de la Loi Taubira. H.B.

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10 décembre 2013 2 10 /12 /décembre /2013 18:19

Parlement européenRachida-Dati-UE.png

Bonsoir,


Rachida Dati a bien reçu votre courriel lui faisant part de vos inquiétudes concernant le rapport Estrela dit sur "la santé et les droits sexuels et génésiques". Elle m'a chargé de vous en remercier. Rachida Dati a été très mobilisée sur ce dossier. Depuis le début, elle est opposée à ce texte.Rachida Dati se félicite que le texte ait été rejeté au profit d'une résolution alternative de son groupe politique, le PPE, qui se borne à réaffirmer la souveraineté des États sur ces questions.


Comme vous pouvez l'imaginer, nous avons reçu ces derniers jours un nombre très important de courriels comme le vôtre.Sensible aux inquiétudes exprimées, Rachida Dati a rédigé et publié sur son site internet un billet répondant aux nombreux courriels qu'elle a reçus et expliquant dans le détail pourquoi elle a voté aujourd'hui contre le rapport Estrela en séance plénière du Parlement Européen.


Voici le lien vers ce billet publié hier après-midi : http://www.rachida-dati.eu/billets-dhumeur/pourquoi-je-voterai-contre-le-rapport-estrela/


Nous sommes à votre disposition pour tout complément d'information.

Très cordialement,

Philip KYLE

Attaché Parlementaire de Rachida DATI, Député européen, Ancien Ministre

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9 décembre 2013 1 09 /12 /décembre /2013 15:51

Parlement-europeen.jpgConstance-Le-Grip.jpg

Madame, Monsieur,

 

Vous avez pris la peine d'attirer mon attention sur le projet de résolution de Madame ESTRELA, sur la santé et les droits sexuels et génésiques, et à ce titre, je vous remercie de votre message, dont j'ai pris entière connaissance.

 

Sachez que je suis en opposition avec ce texte et que j'ai eu l'occasion, en mon âme et conscience, de voter contre en commission FEMM le mardi 26 novembre 2013.

 

Dans un souci de transparence et de responsabilité, principes auxquels je suis particulièrement attachée, et dans le but de faire un compte-rendu aux citoyens de nos travaux et activités, je vous invite, si vous souhaitez davantage d'information, à consulter le billet que j'ai rédigé à ce sujet sur mon site internet, à l'adresse suivante : http://www.constance-legrip.eu/lire/sante-et-droits-sexuels-et-genesiques-non-a-la-manipulation-de-la-gauche.html

 

 

Bien cordialement,

 

Constance LE GRIP

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8 décembre 2013 7 08 /12 /décembre /2013 10:10

1re-ICE-Un-de-nous.jpg

Mon courriel envoyé ce jour à 


pervenche.beres@europarl.europa.eu,
jean-jacob.bicep@europarl.europa.eu,
jean-marie.cavada@europarl.europa.eu,
daniel.cohn-bendit@europarl.europa.eu,
rachida.dati@europarl.europa.eu,
karima.delli@europarl.europa.eu,
marielle.desarnez@europarl.europa.eu,
harlem.desir@europarl.europa.eu,
marielle.gallo@europarl.europa.eu,
eva.joly@europarl.europa.eu,
philippe.juvin@europarl.europa.eu,
constance.legrip@europarl.europa.eu,
patrick.lehyaric@europarl.europa.eu

 

Madame, Monsieur le député,


Le vote du rapport Estrela sur la santé et les droits sexuels et génésiques (SDSG) est prévu après demain 10 décembre. Permettez-moi de vous dire ma préoccupation et mon inquiétude profondes. Hors de la compétence de l’Union, la résolution Estrela soutient le financement de programmes détruisant l’embryon humain Or, deux millions de citoyens européens ont signé l’Initiative Citoyenne Européenne UN DE NOUS pour demander précisément l’arrêt du financement par l’Union européenne des programmes menaçant l’être humain déjà conçu.


Je suis très choquée que soit contrée la possibilité nouvelle de démocratie participative donnée par l’UE. J’ai été parmi les premiers (1) à porter sur le devant de la scène cette initiative citoyenne européenne, ai assisté aux conférences la promouvant, ai écrit des notes pour un think tank en France. Que l’ICE soit mise en danger par la résolution Estrela l’enterrera à jamais, soyez-en sûrs. L’ICE ne serait alors que communication stratégique et cosmétique, manipulée, en aucun cas nouveau pouvoir des citoyens de se faire entendre ; comme en France, certain référendum et certaine pétition piétinés... La tromperie n’est seulement pas possible !

 

Voilà pourquoi je vous demande instamment de voter le renvoi en commission de la résolution Estrela. Si ce renvoi n’était pas adopté, je vous demande de voter pour les deux motions de résolution alternative portées par le PPE et l’EFD, qui rappellent une décision de la Cour de Justice de l’Union européenne (C-34/10) sur l’obligation de protection de l’embryon au nom de son humanité. Associés à cela naturellement, la liberté de conscience et l’objection de conscience mis en danger.

 

Si d'aventure, les motions de résolution alternative ne passaient pas, je vous demande de rejeter le rapport Estrela. Espérant être représentée de manière juste comme tant d'autres Français, je vous prie de croire, Madame, Monsieur le député, à l’expression de ma haute considération.


(1) "L’initiative citoyenne européenne : Voix et visage de l'Europe ?"

http://www.libertepolitique.com/Actualite/Decryptage/L-initiative-citoyenne-europeenne-voix-et-visage-de-l-Europe


Hélène Bodenez

 

***

Ma participation au Bar de l'Europe, (8 mai 2010) à propos de l'Initiative citoyenne européenne et ma question à 3'22

http://www.tv5.org/cms/chaine-francophone/Revoir-nos-emissions/Le-Bar-de-l-Europe/Episodes/p-10513-Gaetane-Ricard-Nihoul.htm

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27 septembre 2013 5 27 /09 /septembre /2013 11:21

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On le sait bien. Quand Voltaire utilisait la veine orientale dans ses écrits, quand il pourfendait Mahomet ou se riait d’une religion musulmane qui faisait par exemple de la lecture un « horrible danger », c’était oblique. Ce que l’auteur du Dictionnaire philosophique écrasait, c’était toujours, envers et contre tout, « l’Infâme » Église catholique. Le masque donnait à l’attaque plus de force pour une stigmatisation de l’arbitraire, de la superstition, du fanatisme religieux. Trois siècles après, rien n’a changé. L’Église catholique et la religion chrétienne restent l’objet d’une vindicte inouïe. Elle se pare comme hier de vertu et de bonnes intentions, celle des lumineuses égalité et laïcité. Mais n’est pas Voltaire qui veut.


La nouvellement élue à l’Observatoire de la laïcité, Dounia Bouzar veut ainsi lancer un pavé dans la mare, proposant de supprimer deux fêtes chrétiennes au profit de l’Aïd ou de Yom Kippour. Mais cette dernière peine malgré tout à dissimuler le véritable objectif. Car la stratégie médiatique ne ment jamais. Vole si vite à son secours le grand prêtre Pierre Bergé quelques heures plus tard sur RTL au micro de Fogiel ! Le financeur d’Act Up précise l’ampleur du projet à venir comme il l’avait fait sur le plateau de Ruth Elkrief pour le mariage gay : il s’agit non d’effacer du calendrier deux fêtes, mais de supprimer toutes les fêtes chrétiennes. Nous voilà prévenus. C’est dans les tuyaux. Ne nous leurrons pas !


Pas un jour donc sans que celui-ci n’apporte son lot socialiste de déconstruction, de dépossession comme le disait Denis Tillinac le 20 septembre dernier sur le plateau de Ce soir ou jamais. Cette annonce goguenarde des fêtes chrétiennes effacées s’avance au moment même où les représentants religieux sont évincés du CCNE avec une grossièreté inimaginable. Il y a fort à parier que désormais plus rien ne s’opposera au vote attendu de la PMA après celui du Mariage pour tous. Le CCNE s’est lissé un visage à l’image de la loi à venir.


Mariage gay, vivisection sur l’embryon humain, gender à l’école, éviction des représentants religieux du CCNE, suppression des fêtes chrétiennes… Et bientôt … euthanasie, PMA, GPA, travail de nuit, travail le dimanche… Jusqu’où la dépossession d'un héritage hors pair ? Jusqu’où la déconstruction d’un humanisme intégral ? Le simple vol à la tire se fait braquage de la France à grande échelle.


Mais un murmure monte, rampe, devient plus audible, moins complexée à propos d’une démocratie française en danger : « Dictature larvée », entend-on de plus en plus distinctement pour qualifier désormais ce gouvernement socialiste. Qu’arrive bientôt le temps des élections. L’on verra, plus vite qu’on l’imagine, que le prix de ces questions de société indignes, votées contre le bon sens et surtout contre le peuple, va se payer très cher ! Un prix exorbitant même… H.B.

 

 

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13 août 2013 2 13 /08 /août /2013 10:53

 

Vierge-Guadalupe-a-Lourdes.png

Flash Infos sur le site du diocèse. Mgr Brouwet, évêque de Tarbes et Lourdes a donné son accord et son soutien à la mobilisation L’Un de nous en faveur de l’embryon humain au cœur du pèlerinage national. Ce soutien à l’une des toutes premières pétitions citoyennes européennes destinée à arrêter le financement européen de la recherche sur l'embryon passe par un appel urgent lancé aux volontaires disponibles dans le Sud-Ouest de la France cette semaine.

 

L’équipe de la Fondation Jérôme Lejeune appelle à la rejoindre à Lourdes ce mercredi 14 et ce jeudi 15 août. La mission des volontaires ? diffuser des tracts et faire signer la pétition pour l’Initiative Citoyenne Européenne Un de nous !

 

Rendez-vous dans le sanctuaire, aux pieds de la Vierge Couronnée à 9h30, mercredi 14 août. Les membres de l’équipe porteront des tee-shirts Fondation Jérôme Lejeune et auront des tracts en main.

 

Photo : H.B.

Mosaïque à Lourdes de la Vierge enceinte de Guadalupe.

 

Rappel ci-dessous : explication à 19'33

Au 23 mai (date de cette vidéo) 22 000 signatures. Plus de 60 000 réunies aujourd'hui.

 

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20 juillet 2013 6 20 /07 /juillet /2013 13:36

Les Veilleurs debout délogés ! Il n'y a évidemment que cela à faire lorsque Trappes gronde et que les accidentés de Brétigny sont dépouillés ! Tout cela sur fond de huées du Président lors du défilé du 14 Juillet. 

 

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16 juillet 2013 2 16 /07 /juillet /2013 11:47

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Communiqué de presse d'Alain Gournac

Ordre républicain ou ordre socialiste, Monsieur le Ministre ?

 

Lors de la séance du 9 juillet 2013, le sénateur des Yvelines, Alain GOURNAC, a interrogé Manuel VALLS, ministre de l'intérieur, sur le « deux poids, deux mesures » de son action en matière de sécurité.

 

Alain GOURNAC a d’abord rappelé quelques faits :

-      Le 20 mars dernier au Bourget, l'agression d'un groupe de touristes chinois rançonnés devant un restaurant a fait réagir vivement Pékin.

-      Le 10 avril 2013 au Louvre, les gardiens se sont mis en grève parce que n’avaient pas été envoyés les renforts de police demandés par la direction du Musée pour faire face au nombre croissant  de pickpockets de plus en plus violents.

-      Le 13 mai, au Trocadéro, la police insuffisante en nombre n'a pu empêcher qu'éclatent de violents affrontements entre supporters de clubs de football et que le quartier soit mis à sac.

 

Il a ensuite évoqué le déploiement excessif des forces de l’ordre notamment lors de la « Manif pour tous » du 24 mars à laquelle il participait et au cours de laquelle des jets de gaz lacrymogène furent dirigés contre les familles qui défilaient pacifiquement.

 

Épinglant ces disproportions et ces incohérences dans l’utilisation des forces de police, il a déclaré : « Monsieur le ministre, vous avez su trouver des forces de l'ordre pour faire taire les opposants au mariage pour tous. Or, ce n'est pas leur rôle. C'est au maintien de l'ordre républicain, et non de l'ordre socialiste, qu'elles doivent être employées. »

 

Et le Sénateur Alain GOURNAC de demander au ministre quelles mesures il entendait mettre en œuvre pour que les situations, en matière de sécurité, soient mieux appréhendées, c'est-à-dire avec bon sens et sans esprit partisan ?

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12 juillet 2013 5 12 /07 /juillet /2013 13:06

Ph.-Gosselin-10-juillet-2013.png

Assemblée nationale - Mercredi 10 juillet - 2e séance - Début des débats relatifs à la recherche sur l'embryon et cellules souches embryonnaires - Aux alentours de minuit. Motion de renvoi en commission déposée en application de l’article 91, alinéa 6, du règlement. Texte et video de l'intervention de M. Philippe Gosselin.

 

Vidéo 1/3

Vidéo 2/3

 

Vidéo 3/3

 

Madame la présidente, madame la ministre, monsieur le rapporteur, monsieur le vice-président de la commission – à défaut de Mme la présidente de la commission, qui aurait sans doute su animer cette soirée avec le brio et le talent dont elle avait déjà fait preuve le 28 mars –, chers collègues, je voudrais dans cette motion vous présenter un texte qui n’a rien d’anodin, comme certains voudraient nous le faire croire à cette heure tardive de la nuit – plus de minuit !

 


La recherche sur l’embryon en France n’est pas un simple toilettage d’une loi qui a pourtant été promulguée il y a environ deux ans, pratiquement jour pour jour, et dont l’encre est à peine sèche.


Ce débat ne peut se faire en catimini, comme cela fut le cas au Sénat, et comme nous nous apprêtons à le faire ici, à l’issue d’une niche parlementaire qui a tourné court, dans des conditions rocambolesques, le 28 mars dernier ; j’y reviendrai dans quelques minutes.


Autoriser la recherche sur l’embryon constitue un changement de paradigme singulier, inédit, qui modifie profondément la philosophie de la loi bioéthique de 2011, et qui plus largement bouleverse notre droit français.

 

Il s’agit en outre d’un sujet qui concerne autant les citoyens que les experts. La société elle-même doit avoir un droit de regard et de participation lorsqu’il s’agit de décider du devenir ou de l’utilisation de membres de l’espèce humaine.


Après seulement onze auditions de scientifiques !


Cet enjeu grave de l’utilisation de membres de l’espèce humaine ne peut être réglé en quelques heures dans cet hémicycle, après seulement onze auditions de scientifiques, du reste quasiment tous promoteurs de la recherche sur l’embryon, menées par notre rapporteure Dominique Orliac. Se prononcer sur un sujet aussi sensible que complexe, cela se prépare. J’ai ici, je dois l’avouer, un sentiment non feint, ni caché, d’inachevé – c’est le moins que l’on puisse dire !

 

Pour un examen complet, j’aurais souhaité entendre des juristes, des philosophes, en plus des quelques scientifiques auditionnés.

 

Or la recherche sur l’embryon ne se limite pas à une question scientifique : il s’agit d’un sujet juridique, éthique et philosophique. On ne peut considérer que la commission des affaires sociales, privée d’un tel apport, ait accompli le travail nécessaire avec tout l’éclairage requis pour valider le texte soumis à notre vote aujourd’hui, sauf à instruire à charge le procès contre la loi de bioéthique de 2011, ce qui me paraît évidemment intellectuellement malhonnête.


Une loi pour les scientifiques ?

La loi n’est pas seulement faite pour une catégorie de personnes


À la lecture du rapport de Mme Orliac, l’on s’aperçoit que la plus grande préoccupation qui justifie l’autorisation de la recherche sur l’embryon est le positionnement des chercheurs et, elle nous l’avait répété au mois de mars, leur ressenti face à l’interdit, leur insécurité juridique. Or la loi n’est pas faite pour une seule catégorie de personnes, si honorables soient-elles. La loi fixe un cadre normatif qui s’adresse à tous. L’interdiction de la recherche sur l’embryon n’est pas un principe qui s’adresse aux seuls chercheurs : c’est un principe général, qui s’inscrit dans la logique de notre ordre juridique, qui s’adresse à tous les citoyens, et qui exprime la règle de la protection de l’être humain.


La loi doit donc prendre en compte l’entièreté des enjeux : les enjeux scientifiques, certes, mais aussi juridiques, et bien sûr éthiques. La commission des affaires sociales a, peut-être par mégarde ou, pire, délibérément, oublié ces enjeux. Que dire de cette forme précipitée, qui nous amène à un débat de ce type dans la nuit du mercredi au jeudi, l’heure de minuit étant passée ?


Manque de courage du gouvernement


Au-delà de la forme et du fond, je voudrais revenir quelques instants sur les épisodes précédents, pour mieux comprendre pourquoi nous dénonçons le travail qui a été mené en catimini, et surtout le manque de courage du Gouvernement qui, d’une certaine façon, avance masqué sur le sujet. Encore un texte « Canada Dry », d’abord une proposition de loi, aujourd’hui inscrite en session extraordinaire ! Le Gouvernement pourrait au moins porter totalement ce texte et l’assumer dans sa globalité ; mais il ne le fait pas.


C’est en décembre 2012, au Sénat, grâce à une niche radicale, que le texte de la proposition de loi a été voté : ce fut plié en deux heures ! Puis le texte est revenu au Sénat une deuxième fois pendant deux heures, peu avant Noël ; enfin le 28 mars, il se retrouve dans la corbeille radicale, la niche annuelle de ce groupe politique à l’Assemblée nationale. Nous voici donc contraints d’examiner cette proposition dans des conditions d’impréparation incroyables !


Une impréparation incroyable, dis-je : oui, car des auditions ont eu lieu pendant la semaine de suspension des travaux de l’Assemblée nationale – naturellement ! Le professeur Privat en a fait l’expérience, puisque personne n’a pu venir l’écouter. Je rappelle qu’il s’agissait d’une semaine de suspension des travaux de l’Assemblée, et que l’audition avait été organisée à ce moment-là : c’est malhonnête !


La commission des affaires sociales n’a convoqué ses membres que le jeudi 28 mars à 9 h 30, au moment même où se réunissait ici la séance publique afin d’examiner les nombreux amendements déposés en séance et que ladite commission des affaires sociales n’avait pas su anticiper.


Grotesque, ridicule de l’impréparation


Voilà où nous en sommes ! Une méconnaissance totale par les radicaux du règlement de l’Assemblée qui organise les travaux des séances d’initiative parlementaire, et le fameux gong à une heure du matin, sans oublier les relectures d’un certain nombre de lettres à cette tribune : du grotesque, du ridicule, en tout cas de l’impréparation !

 

Trois textes à examiner le même jour, et au final un psychodrame dans la majorité entre les radicaux et le parti socialiste. Ce psychodrame a conduit le Gouvernement au Conseil des ministres du 7 mai à prendre l’engagement de reprendre ce texte : nous y voilà ! Le Gouvernement a inscrit cette proposition de loi à l’ordre du jour de cette session extraordinaire, mais en s’affranchissant de porter stricto sensu le texte lui-même. C’est d’une hypocrisie sans nom, que je tiens à dénoncer.

 

Hypocrisie sans nom, mais pas sans conséquence : pas d’avis du Comité consultatif national d’éthique, pas d’états généraux, pas de débat public contrairement aux dispositions de la loi de juillet 2011, pas d’étude d’impact, pas d’avis du Conseil d’État – rien !


Le Gouvernement peut avancer masqué en toute impunité : on se moque, je le dis sincèrement, on se moque du Parlement !

 

L’embryon au final sert de liant dans la majorité ; il est devenu le gage de l’intérêt que le parti socialiste porte aux radicaux. C’est une forme de câlinothérapie au sein de la majorité.


Pour achever le tout, le délai de dépôt des nouveaux amendements ne sera pas rouvert. Nous reprenons ce mercredi à 23 heures, comme si quelques heures ou quelques jours seulement nous séparaient du 28 mars. Une pure fiction, quand on voit le changement de portage gouvernemental, sans oublier non plus le fait qu’hier, la Conférence des présidents a décidé d’avancer les travaux prévus demain à cet après-midi, ce qui nous amène à nous retrouver cette nuit. Ces conditions de forme sont tout à fait inacceptables ! On balade les parlementaires et la représentation nationale comme une feuille au vent ! C’est ainsi que le Gouvernement traite la représentation nationale : par le mépris !


Rejet du texte :

les conditions de fond, juridiques, éthiques, scientifiques


Au-delà de cette forme tout à fait méprisable, il existe évidemment des conditions de fond qui nous amènent à rejeter le texte et à demander son renvoi en commission, en raison de son impréparation notoire et notable. Ces conditions sont juridiques, éthiques et scientifiques, et nous les aborderons successivement.

Les enjeux juridiques ont été totalement négligés. Oui, la commission des affaires sociales n’a pas étudié les enjeux juridiques du passage à un régime d’autorisation de la recherche sur l’embryon.


Tout d’abord, on ne peut soutenir raisonnablement qu’il n’y a pas de distinction entre le régime d’interdiction avec dérogations, et le régime d’autorisation avec encadrement. C’est ce qu’affirmait hier matin le président du groupe radical, le professeur Schwartzenberg. S’il n’y a pas de différence, cher collègue, alors restons-en là ! Il n’est pas nécessaire de toucher à la loi de 2011 !


Sous un régime d’interdiction, tout protocole de recherche est présumé irrecevable, et demande une analyse sérieuse, quand le régime d’autorisation rend tout protocole de recherche présumé recevable : c’est en quelque sorte une inversion de la charge de la preuve !


Ériger l’autorisation de recherche sur l’embryon comme règle méconnaît notre principe fondateur de l’ordre public : le « respect de l’être humain dès le commencement de sa vie », tel qu’il découle de l’article 16 de notre code civil.


C’est méconnaître surtout la position du Conseil constitutionnel, qui dispose pourtant d’une jurisprudence qu’on pourrait qualifier sur ce point de prudente, et qui a jugé, dans sa décision du 27 juillet 1994, que les embryons surnuméraires devaient quand même bénéficier d’une certaine protection ; ce n’est pas un hasard !

C’est méconnaître encore le droit conventionnel, et notamment l’article premier de la Convention sur les droits de l’homme et la biomédecine du Conseil de l’Europe de 1997, dite Convention d’Oviedo – belle ville d’Espagne – que la France a ratifiée il y a un peu plus d’un an, en décembre 2011.


Distinction être humain et personne selon la Convention d'Oviedo


Cette Convention établit une intéressante distinction entre « être humain » et « personne ». Ainsi l’être humain est protégé dans sa dignité et dans son identité, alors que la personne voit le respect de son intégrité et de ses droits et libertés fondamentaux garanti sans discrimination. Le principe de dignité protège l’être humain, et par conséquent l’embryon. En effet, si l’embryon n’est pas juridiquement appréhendé comme une personne, il n’en demeure pas moins qu’il est, au sens littéral du terme, un être humain : nul ne peut le contester.


Par ailleurs, l’article 18 de ce même texte admet que certaines législations nationales autorisent des recherches sur l’embryon in vitro, à condition qu’elles assurent une protection adéquate de l’embryon. Il précise aussi que la constitution d’embryons humains à des fins de recherche est interdite. Tout est dit !


La Convention d’Oviedo va même plus loin dans son article 2, qui affirme la primauté de l’être humain sur le seul intérêt de la société ou de la science. Priorité est donnée au premier qui, en principe, doit l’emporter sur l’autre lorsqu’ils se trouvent en compétition. En libéralisant la recherche sur l’embryon, vous niez cette protection adéquate de l’embryon qui incombe au législateur.


Enfin, sur ce point juridique, comment ne pas rappeler que la recherche sur l’embryon est de fait limitée par le droit économique ? Si elle offre un jour une perspective concrète, les chercheurs ne pourront en tirer profit. En effet la Grande chambre des recours de l’Office européen des brevets a écarté, pour des raisons tenant à l’ordre public – je le souligne – la possibilité d’obtenir un brevet portant sur des cellules-souches humaines, dès lors que leur obtention entraîne la destruction d’un embryon humain, dans sa décision WARF/Thomson, du 25 novembre 2008. Cette solution a été confirmée – j’en suis désolé pour le Gouvernement et pour la majorité qui s’acharne – par la Grande chambre de la Cour de justice de l’Union européenne dans sa décision du 18 octobre 2011, en considération du fait que l’embryon humain est protégé au nom du principe de la dignité humaine.


Tout notre ordre juridique nous impose donc de protéger l’embryon, du fait même de son appartenance à l’espèce humaine, et les chercheurs ne peuvent que s’y soumettre.


Force de l’interdit 

« Vous ne voudriez pas être les porteurs de valises » du libéralisme !


D’ailleurs, puisque vous avancez que l’autorisation encadrée et l’interdiction avec dérogations n’offrent pas de réelles distinctions, par un souci de cohérence avec notre droit français et européen, nous ne pouvons que préserver ce principe d’interdiction de la recherche sur l’embryon, et garder ainsi cette force, symbolique peut-être, mais importante, de l’interdit.


Soulignons-le encore une fois : c’est une cohérence de notre droit – ce qui nous différencie assez fondamentalement, d’ailleurs, des Anglo-Saxons. Mesdames et messieurs les membres de la majorité, vous qui pourfendez l’idéologie libérale, vous qui pourfendez l’individualisme, vous ne voudriez tout de même pas être les porteurs de valises de cette idéologie qui vous révulse par ailleurs ? À moins que vos convictions ne soient à géométrie variable – ce que je ne peux pas croire !


Les chercheurs pas gênés par l’interdiction


Puisque vous placez les besoins des chercheurs au centre de la justification du principe d’autorisation, niant notre ordre juridique, permettez-moi de vous rappeler que les chercheurs ne sont pas gênés par le principe d’interdiction.

 

Depuis 2004, l’Agence de la biomédecine a délivré 173 autorisations relatives à la recherche sur l’embryon sur 192 demandées : vous voyez bien ! De plus, il n’y a eu que 11 recours sur l’ensemble de ces autorisations : ils sont donc ultra-minoritaires !

 

Par ailleurs, interrogé le 14 janvier 2009 dans le cadre de la mission d’information sur la révision des lois de bioéthique, dont j’ai eu l’honneur d’être le secrétaire, le professeur Peschanski lui-même, directeur de recherches à l’INSERM, avait ainsi déclaré : « Vous m’avez demandé si les dispositions de la loi de 2004 nous avaient gênés. Peut-être vous surprendrai-je en vous disant que non ».

 

Lors de la table ronde sur les cellules souches organisée par la commission des affaires sociales du Sénat le mercredi 23 mars 2011, le professeur Peschanski a encore confirmé : « Il est vrai que nous avons pu travailler : l’INSERM a obtenu nombre d’autorisations. »

 

C’est la démonstration que les chercheurs ne sont pas gênés. Philippe Menasché, qui a été cité par Jean Leonetti tout à l’heure, professeur de médecine, lui aussi directeur de recherche à l’INSERM sur les thérapies cellulaires en pathologie cardio-vasculaire, a confirmé lors de son audition devant la commission spéciale en date du 1er décembre 2010 : « La loi de bioéthique de 2004 ne nous a pas empêchés de travailler. Elle ne nous a pas pénalisés. »

 

Quant à l’insécurité juridique que vous évoquez dans votre rapport, madame le rapporteur, qui guetterait les chercheurs à cause de recours contre les protocoles de recherche, elle me laisse assez dubitatif. Je l’évoquais tout à l’heure : onze recours seulement contre certains décisions d’autorisation. Ce n’est pas l’argument de l’argent que pourraient coûter ces recours qui va me convaincre. Mme Prada-Bordenave a évoqué un coût de vingt-cinq mille euros : je crois que l’embryon vaut bien vingt-cinq mille euros, en tout cas il me semble.

 

Au contraire, tout cela me semble inciter à respecter une loi d’équilibre qui n’entrave en rien la recherche tout en préservant la dignité de l’embryon.

 

L’embryon humain au même rang,

voire à un rang inférieur à celui de l’embryon animal !

 

Autoriser la recherche sur l’embryon avec un tel encadrement libéral porte gravement atteinte à l’éthique. L’encadrement strict dont vous parlez relègue en réalité l’embryon humain au même rang, voire à un rang inférieur à celui de l’embryon animal ! Vous vous félicitez que la condition de finalité médicale permette tout type de recherche, fondamentale, diagnostique ou préventive, et préserve l’embryon humain du seul usage cosmétologique. C’est encore heureux ! Les animaux aussi, depuis le 11 mars 2013, sont préservés des expérimentations à visée cosmétologiques. C’est une dépêche de l’AFP qui nous l’avait appris quelques jours avant notre fameuse soirée du 28 mars.

 

Les embryons animaux et humains seront, si ce texte passe, traités de la même façon à ceci près : c’est que les embryons d’animaux coûteront toujours plus cher que les embryons humains dits « surnuméraires » qui sont donnés par les parents. Ce n’est pas de la provocation, c’est la réalité.

 

En fin de compte, si l’autorisation de la recherche sur l’embryon est autant souhaitée, c’est bien parce que l’embryon humain est gratuit et qu’on en trouve en nombre dans les centres médicaux d’assistance à la procréation. Est-ce une raison pour les transformer en outils de laboratoire et de les substituer à d’autres « matériaux » ?

 

Madame le rapporteur, vous citez dans votre rapport Jean-Claude Ameisen : nous avons eu la chance, le plaisir, l’honneur, l’avantage, dans la nuit du 28 mars, de l’entendre citer à plusieurs reprises, à travers plusieurs lectures de la même lettre. Il n’empêche que Jean-Claude Ameisen souligne « qu’on ne protège pas l’embryon humain de la destruction en interdisant la recherche ». La question éthique première est donc celle de la destruction de l’embryon humain. Mais la question éthique de la destruction de l’embryon humain est différente de celle de l’utilisation qui serait faite de l’embryon humain, si la recherche était autorisée. C’est bien de l’utilisation de l’embryon que je souhaite parler.


Quelle utilisation de l’embryon humain ?


L’embryon humain va devenir ce réactif de laboratoire, en quelque sorte, sur lequel on va tester des centaines, pourquoi pas des milliers de molécules, modéliser des pathologies… Des tests à grande échelle, des centaines, des milliers de tests sur l’embryon humain seront pratiqués. Voilà la réalité de la recherche pharmaceutique que ce texte rend possible.


L’embryon, parce qu’il fait partie de l’espèce humaine, mérite mieux. Selon la convention d’Oviedo, l’embryon mérite le respect dans sa dignité d’être humain, ce qui est ici totalement bafoué.

 

La loi ne saurait être modifiée par convenance, au gré de la volonté des chercheurs. Il ne s’agit pas ici de modifier le calendrier des parlementaires au gré du vent, comme vous l’avez fait en conférence des présidents hier matin, non. La loi ne saurait varier au gré de la volonté des chercheurs ou des laboratoires pharmaceutiques, non. Ou bien pour éviter d’être attaqué en justice. Le droit doit demeurer au service de la justice, il ne peut être instrumentalisé en fonction d’intérêts particuliers ou d’une idéologie – et c’est ce dont j’ai le sentiment ce soir. Le législateur ne peut se laisser instrumentaliser pour des intérêts particuliers, d’autant plus lorsqu’ils sont contraires à notre droit.

 

À côté de ces enjeux juridiques particulièrement forts, il y a bien sûr des enjeux éthiques qui ne vous ont pas échappé. Il me semble que la commission des affaires sociales n’a pas suffisamment étudié les enjeux éthiques du passage à un régime d’autorisation de la recherche sur l’embryon.

 

Le professeur Bertrand Mathieu souligne à juste titre que « la destruction de l’embryon porte atteinte à la protection de sa vie, elle ne porte pas nécessairement et directement atteinte à sa dignité. » Aussi le problème de l’autorisation de la recherche sur l’embryon humain n’est pas tant sa destruction que l’utilisation délibérée comme outil de laboratoire d’un membre de l’espèce humaine, qui aboutira inévitablement à sa destruction. Il s’agit donc bien là de l’instrumentalisation de l’espèce humaine.


Possible de faire autrement avec les cellules IPS


Nous ne pouvons de manière responsable libéraliser ainsi la recherche, d’autant que les travaux alternatifs du professeur Yamanaka – nous l’avons cité abondamment dans les débats de 2009 et de 2010, et, excusez du peu, il est devenu entre-temps prix Nobel de médecine en 2012 – nous montrent qu’il est possible de faire autrement, notamment avec les cellules IPS. Non, il n’y a pas nécessité de s’acharner contre l’embryon. On enregistre des progrès cliniques dus à d’autres cellules souches d’origine non embryonnaire : je pense aux cellules souches adultes, au sang de cordon et sans doute dans un avenir proche, plus largement, aux IPS.


Ensuite, pour conclure sur ce point de l’éthique, je voudrais aborder des questions qui n’ont pas été suffisamment étudiées par la commission des affaires sociales, une fois encore. Il n’est pas éthique de cacher aux parents la nature de la recherche qui sera effectuée sur l’embryon. Cela sous prétexte que ce type d’information pourrait « influencer fortement leur consentement ». C’est bien la démonstration qu’il y a un problème quelque part !


Il s’agit d’une grave atteinte aux droits des membres du couple, seuls décisionnaires du sort de leur embryon.


Il s’agit d’une atteinte aux droits et à l’éthique, à partir du moment où on sait qu’il s’agit d’une non information volontaire, pour être sûr en quelque sorte que l’embryon sera donné à la recherche.


Connaître la nature de la recherche qui sera faite sur leur embryon est fondamental pour que les parents sachent ce qu’il adviendra de celui-ci et quelle utilité cette recherche pourrait avoir.


Donner un embryon pour une recherche qui s’inscrit dans une perspective de soins est une décision radicalement différente de donner un embryon pour la recherche pharmaceutique, par exemple.


La volonté de cacher cette information capitale est totalement contraire au principe de liberté, d’autant que nous sommes dans un domaine grave et personnel.


La décision de laisser ses embryons à la recherche, à un autre couple, ou de les détruire, est difficile à prendre pour un couple qui témoigne d’un attachement à ses embryons. Il convient donc d’accompagner les parents en toute transparence et sans manipulation. Il s’agit là du minimum d’éthique auquel les parents ont droit. De quel droit les priverait-on d’une information à laquelle ils peuvent légitimement prétendre ?


Enfin, pour terminer, à côtés de ces enjeux juridiques, éthiques, il y a des enjeux scientifiques. La commission n’a pas non plus suffisamment abordé les enjeux scientifiques de la recherche sur l’embryon comme il se devait, c’est-à-dire de manière impartiale.


Enjeux scientifiques


Lorsqu’on regarde les auditions menées, on s’aperçoit qu’en réalité la quasi-totalité des personnes auditionnées promeuvent officiellement la recherche embryonnaire.


Alors que la médecine ne cesse de progresser dans la qualité de l’information donnée au patient et que dans tous les domaines on s’assure que le consentement est bien libre et éclairé, afin de respecter la liberté de chacun dans ce qu’elle a de plus précieux, voilà qu’elle lui est discrètement et volontairement retirée ici.

 

Le Pr Marc Peschanski, qui a été très honnête d’ailleurs en disant que la loi ne l’avait pas gêné, Pierre Jouannet, Axel Kahn… On ne peut y voir qu’un parti-pris, nous privant de toute véritable réflexion sur le sujet. Dans ces conditions, il me paraît difficile de voter pour un tel texte. Tout a été fait pour éviter le débat, ou pire, pour le discréditer ou discréditer ceux qui ont un point de vue différent. Il est si tentant de mettre d’un côté le camp du progrès et de l’autre celui des obscurantistes – cette fameuse querelle entre les anciens et les modernes !


Dois-je rappeler qu’aujourd’hui les cellules souches adultes et le sang de cordon sont les seules à être utilisées en thérapie cellulaire ? Pour certains types de pathologie, les greffes de cellules souches non embryonnaires soignent déjà des patients.


Dois-je rappeler que ce sont les cellules souches reprogrammées, les fameuses IPS du Pr Yamanaka, qui ouvrent les perspectives les plus prometteuses, plutôt que les cellules souches embryonnaires ?

 

C’est vrai. La rapidité du lancement du premier essai clinique contre la DMLA – dégénérescence maculaire liée à l’âge – et les investissements massifs qui à l’étranger se portent sur les IPS montrent le potentiel de cette recherche. S’agissant de la modélisation des pathologies et du criblage de molécules, les IPS sont déjà utilisées comme alternative à l’embryon humain.


Une nouvelle qui tombe à pic !


Et puis j’ai plaisir à citer ici les travaux de la société Colliectis, qui, dans un communiqué de presse de lundi dernier, nous fait part d’une nouvelle très intéressante et qui tombe à pic.


C’est une PME française de 230 salariés, un des leaders mondiaux en ingénierie des génomes, qui annonce une offre « grand public » pour le stockage des cellules souches pluripotentes induites, les fameuses IPS. C’est une société qui travaille en France, à Paris et à Evry, ainsi qu’à l’étranger. Elle a mis ses pas dans ceux du CIRA, le laboratoire du Pr Yamanaka, avec lequel elle collabore.


Si cette offre soulève des questions, qu’il s’agisse de l’accès du plus grand nombre ou de la conservation privée, alors que la position française repose sur la gratuité et l’anonymat – je vous renvoie au débat sur la conservation du sang de cordon par des banques privées –, il n’en reste pas moins que ce communiqué de presse est la plus belle démonstration que notre cadre français, si mauvais nous dit-on, n’empêche nullement nos laboratoires de travailler et même d’annoncer une première mondiale dans ce secteur si prometteur de la médecine régénératrice. (Interruptions sur les bancs du groupe SRC.)Cessons donc de nous faire le chantage à la recherche et à la concurrence internationale. Dois-je aussi rappeler à notre collègue Jean-Louis Touraine que si, au moment de leur découverte en 2006, les cellules IPS pouvaient présenter des altérations épigénétiques, liées peut-être à une reprogrammation plus défectueuse, il est démontré que le maintien de la stabilité génomique durant la reprogrammation avait permis la production d’IPS de qualité bien supérieure.


Du fait du changement des techniques de reprogrammation, ces cellules peuvent aujourd’hui être produites sans anomalies. Elles peuvent donc être utilisées, surtout pour la modélisation et le criblage : il est donc inutile de continuer à utiliser l’embryon quand on peut faire autrement.


Cette loi ? Temps et énergie perdus pour la recherche sur les IPS


Enfin la commission, mais sans doute ignorait-elle que des entreprises françaises travaillaient sur le sujet avec ardeur, n’a pas réfléchi au retard que nous allons infliger à la France, paradoxalement, en ouvrant la recherche sur les cellules souches embryonnaires humaines. Elles n’ont offert aucune perspective concrète depuis plus de vingt ans. En mobilisant des équipes de chercheurs sur les cellules souches embryonnaires humaines, c’est autant de temps, autant d’énergie perdus pour la recherche sur les IPS.

 

En effet, on se trompe. Nos voisins américains et japonais, eux, ont bien compris que ces cellules reprogrammées étaient l’avenir de la recherche et ils délaissent les cellules souches embryonnaires humaines. Pourquoi donc la France mènerait-elle des combats dépassés ? Votre projet est donc, en plus, à contre-temps.


Pour conclure, je souhaiterais rappeler que le respect de tout être humain, particulièrement des plus fragiles, est constitutif du pacte républicain et du fondement de notre civilisation. L’honneur de la France est de refuser, une fois de plus, l’alignement sur le moins-disant éthique, ce dumping éthique qui est insoutenable, et d’oser réaffirmer avec force des valeurs comme la dignité de l’être humain.

 

La dignité humaine ne se fragmente pas


C’est en effet la dignité due à tout être humain qui doit demeurer le guide des décisions normatives. Comme le rapporteur le rappelait lors des débats de 2004, « la dignité humaine ne se négocie pas, ne se fragmente pas, sous aucune pression scientifique, économique ou sociale. »


Il s’agit en effet, aujourd’hui comme hier, de légiférer sur une loi de bioéthique et non sur des principes de compétitivité internationale, étant rappelé tout de même que le chercheur le plus en pointe dans le monde dans ce secteur est un scientifique « nobélisé » qui a renoncé à l’embryon !


Comme vous le voyez, il est patent, indéniable, que la commission des affaires sociales n’a pas abordé le sujet dans son entière complexité. Les enjeux juridiques, éthiques et même scientifiques méritent d’être examinés, étudiés, à la lueur des expertises de tous bords et de toutes spécialités, mais aussi à la lueur d’un débat citoyen dont on nous prive.


Offensive ultralibérale, libertaire, utilitariste de destruction


Pour terminer en quelques mots. Si je remets cependant en perspective ce texte, in fine, il me paraît cohérent. Cohérent avec cette vaste offensive la plus large de ces dernières décennies qui se met en place par touches successives sous ce Gouvernement. Une offensive ultra-libérale, voire libertaire, une œuvre utilitariste de destruction des cadres actuels et des repères de la société. C’est, ce jour, la recherche sur l’embryon ; « hier », c’était le mariage pour tous ! Et la révolution du droit de la filiation et de la famille. Demain, parce que vous n’en avez pas fini, qui est déjà un aujourd’hui, nous aurons droit au gender puis, peut-être, à l’euthanasie, à l’assistance au suicide… Bref, tout ce qui faisait le « vivre-ensemble » autour du pacte républicain se trouve attaqué. En tant que législateurs, nous ne pouvons pas prendre la responsabilité de voter un texte aussi grave sans avoir pris le temps et la peine de débattre de toutes les conséquences qu’il porte. C’est pourquoi, mes chers collègues, je vous demande son renvoi en commission. /Ph. G.

 

D'après les minutes de l'Assemblée nationale

Intertitres H.B.

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Published by Hélène BODENEZ - dans POLITIQUE

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14 juin 2011

The European Sunday Alliance is a network of national Sunday Alliances, trade unions, civil society organizations and religious communities committed to raise awareness of the unique value of synchronised free time for our European societies. Sunday and, more general, decent working hours, are the focus of our campaigns. In our Founding Statement, we draw attention to aspects of life/work-balance and social cohesion that depend on a vast majority of people to have their lawful free time at the same time.


Lancement de l'European Sunday Alliance, le 20 juin 2011 dont sont membres, entre autres, l'AFSP, la CFTC, le CAD.


 

CCF

Le centre culturel Franklin est inspiré par la tradition jésuite et permet de créer une synergie entre la formation intellectuelle, humaine et spirituelle dispensée aux élèves à Saint-Louis de Gonzague (Paris) et une certaine forme de formation continue destinée aux adultes de la communauté éducative. Ce que de manière traditionnelle, on appelait autrefois dans les collèges de la Compagnie : « école des parents », si non « école des adultes ». Le Centre culturel Franklin est ainsi un lieu de rencontres avec des personnalités uniques, un lieu de réflexion, un lieu d'échange et de débats.

Publications

 

51 Revue Rapport 03  Sexe-du-genre-Lp-55.jpg  Van-Thuan-revue-_-en-espagnol.png

 

- « Devoir des parents, bien de l'enfant », Francis Mouhot, Éduquer, est-ce encore possible ?, Les Idées, Revue Liberté politique, n° 60, (juin-juillet 2013), p. 157-158.

« Le Jésus de l’Histoire », À propos de Jean-Christian Petitfils, Jésus, Questions disputées, Revue Liberté politique, n°56, Privat (mars 2012), p. 195-201.

- « La bataille du dimanche continue », Revue Liberté politique, IIIe Rapport sur la doctrine sociale de l’Église dans le monde, n° 55  (décembre 2011), p. 115-119.

- « Lumière du pape », À propos de Lumière du monde, Questions disputées, Revue Liberté politique, n° 52, Privat (mars 2011), p. 155-161.

- « Le cas de l'année : la bataille du dimanche en France et en Europe  », Revue Liberté politique, IIe Rapport sur la doctrine sociale de l’Église dans le monde, n° 50 (septembre 2010), p. 75-84.

- « La Battaglia sulla domenica in Francia », Rapporti dal Mondo, Osservatorio internazionale cardinale Van Thuan sulla dottrina sociale della chiesa, Bollettino di Dottrina sociale della Chiesa , (Anno VI 2010, numero 3, luglio-settembr), p. 87.  

  - « Le dimanche, un droit historique », À propos de Daniel Perron, Histoire du repos dominical, Questions disputées, Revue Liberté politique, n°50, Privat (septembre 2010), p. 185-190.

 - « Une truculente défense du pape », À propos de Gaspard-Marie Janvier, Minutes pontificales sur le préservatif, Questions disputées, Revue Liberté politique, n. 49, Privat (juin 2010), p. 161-164.

- « Le dimanche, jour cardinal », Communication à la table ronde du 6 octobre 2009 "Vivement dimanche !" au Centre culturel de Franklin, Revue Liberté politique, n°. 47, Privat (décembre 2009), p. 23-31.

- « Voyage au cœur de la psychothérapie », À propos de Francis Mouhot, Le Moi et l’esprit, Questions disputées, Revue Liberté politique, n. 46, Privat (septembre 2009), p. 143-152.

- « Pourquoi le dimanche ? », Dossier "A Dieu, le dimanche ! Appel à la résistance des chrétiens", Revue Liberté politique, n°. 44, Privat (mars 2009), p. 107-116.

- « Benoît XVI le bâtisseur », À propos de George Weigel, Le Choix de la vérité, Questions disputées, Revue Liberté politique, n. 43, Privat (décembre 2008), p. 181-185.

- « Lâcher prise ou abandon spirituel », À propos de Robert Scholtus, Faut-il lâcher prise : splendeurs et misères de l’abandon spirituel, Questions disputées, Revue Liberté politique, n°. 42, Privat, (septembre 2008), p. 167-174.

- « Retrouver les chemins de l’être », Dossier Fides et Ratio 2008-1998, Revue Liberté politique, n°. 42, Privat (septembre 2008), p. 153-163.

- « Les métamorphoses de Jésus ou la tentation de l’expérience directe », À propos de Frédéric Lenoir, Le Christ philosophe, Questions disputées, Revue Liberté politique, n°. 41, Privat( juin 2008), p. 235-244.

- « Et le blog devint fléau », Éducation : questions qui fâchent, Revue Liberté politique, n°. 40, Privat (mars 2008), p. 147-157.

- « Conversion ou initiation : le presque de la foi », À propos de Jean-Claude Guillebaud, Comment je suis redevenu chrétien, Questions disputées, Revue Liberté politique, n°. 38, Privat (septembre 2007), p. 125-131.

- « Relire La Pensée captive », À propos de Cesław Miłosz, Questions disputées, Revue Liberté politique, n°. 32, Privat, (janvier-février 2006) p.129-141.

À lire absolument !

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Daniel Perron, Histoire du repos dominical (L'Harmattan, 2010).

 

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Gaspard-Marie Janvier, Le Dernier dimanche (Mille-et-une-nuits, 2009, Prix Mottard 2009). 

 

Froger2

Jean-François Froger, Le Maître du Shabbat (Editions Grégoriennes, 2009)

 

Gourrier2.png

Patrick Gourrier, Le dimanche, c'est sacré ! (Letheillieux, 2009)

 

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Michel Fauquier, Lettre ouverte du dernier des Français au premier des Français, (Tempora, 2009)

 

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À Dieu, le dimanche !

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A Dieu le dimanche !

Mis en danger par la proposition de loi Mallié, le dimanche est moribond en France. Ce livre voudrait lancer un appel à la résistance des chrétiens. L'argument religieux n'étant pas le plus développé dans un débat essentiellement politique et social, Hélène Bodenez voudrait que ne soit pas minimisé le regard de foi de la vision théologique et de la vision mystique. Admettons-le : le dimanche s'est vidé depuis longtemps de son sens originel. Pourtant, si le culte du dimanche suppose bien la foi intérieure des chrétiens, il n'en est pas moins un rituel extérieur et collectif. En en retrouvant la voie, les chrétiens pourraient participer à la mission de la France dans l'Église.   Acheter à La Procure

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Joseph Thouvenel a lu  À Dieu, le dimanche ! Ed. grégoriennes) Chronique Economie et société sur Radio Notre-Dame, 12 décembre 2010.

 

 

Faut-il faciliter le travail le dimanche ?

 

KTO

    

Pourquoi le dimanche est-il un jour chômé ?

 

 

 

L'écho des dimanches

Duo Zucchero - Fiori, paroles françaises de J.-J. Goldman, (Chocabeck, 2010).

"Dans mon village, j'ai vu le temps se poser..."