Vous connaissez les noms de ceux qui portent le dossier du repos dominical depuis plusieurs années : Étienne Neuville et Jean Dionnot du Collectif des Amis du Dimanche (CAD), Vincent Lecourt avocat au barreau de Nanterre, Joseph Thouvenel Vice-président de la CFTC, Thierry d'Auzon et son groupe facebook. Nous n'oublions pas au niveau européen l'European Sunday Alliance qui va répondre à la consultation publique de la Commission européenne concernant la révision de la Directive du temps de travail.
Mais il y a aussi Karl Ghazi. "À 47 ans, il est le porte-parole de l'intersyndical CLIP-P, il se bat contre le travail le dimanche et le soir dans la capitale." Le CLIP-P a appelé en décembre dernier les salariés à défiler dans les rues de Paris, contre le projet de loi Macron. "Les Galeries Lafayette, le BHV ou encore Sephora connaissent bien Karl Ghazi. C'est lui qui a obtenu que la justice condamne ces enseignes pour travail illégal" nous rappelle France culture dans un portrait réalisé par Cyril Peter .
L'interdit de travail le dimanche, une loi de vie
Le temps est venu après les événements autoritaires vécus cette semaine de durcir notre position dans la défense du dimanche chômé, de rappeler les fondamentaux, fondamentaux à comprendre selon des dimensions propres. Dans sa dimension religieuse, le dimanche est protégé par les tables de la Loi mosaïque, loi de vie et de bonheur pour tout homme, très claires : le 7e jour est édicté un interdit de travail qui s'est transféré sur le dimanche depuis la résurrection du Christ - Jean-François Froger (Le Maître du Shabbat, Éd. grégoriennes, 2009) est de ce point de vue net. Les Dix commandements ne sont pas devenus subitement les neuf commandements après la résurrection ! Ce rappel pour tous les chrétiens oublieux !
Dans sa dimension sociale et laïque, le dimanche était défendu avec la formulation sobre et juste de la loi de la république française mais celle-ci a été abandonnée par ordonnance le 1er mai 2008 avec son verbe devoir : "Le repos hebdomadaire doit être donné le dimanche". Nous ferons tout pour que cette formulation revienne. La question des contreparties est un énorme piège. Car, comme le redit Maître Lecourt : "On ne discute pas de la couleur que doivent prendre les chaînes mais des chaînes que l’on met aux pieds des uns au profit de l’égoïsme des autres."
Puisque Manuel Valls nous y force, parce que le déni de démocratie auquel nous assistons dans une démolition sans précédent, est tout bonnement impensable en France, nous actons que la guerre est déclarée. Que le Premier ministre le sache : nous la ferons plus déterminés que lui assénant le 49.3. Non, le combat n'est pas perdu d'avance ! Qu'on se le tienne pour dit. H.B.